Les programmes de développement nationaux s’orientent résolument vers une utilisation accrue des technologies de l’information et de la communication (TIC), rendant la participation des femmes incontournable dans cette dynamique.
C’est dans ce contexte qu’a été lancé le programme « Les Jeunes Filles Sénégalaises Savent Coder », à travers un quatrième camp de codage prévu à Dakar du 12 au 23 décembre 2024. Parmi 1 000 candidats, 50 jeunes filles ont été sélectionnées pour découvrir et maîtriser le monde du codage. Ce camp propose des ateliers pratiques sur le développement d’applications adaptées aux besoins locaux, ainsi que des modules de leadership numérique. L’objectif est clair : encourager ces jeunes filles à devenir des actrices majeures du changement dans leurs communautés.
Les femmes et les TIC : un défi mondial et régional
À l’échelle mondiale, les femmes représentent seulement 28,4 % de la main-d’œuvre dans les domaines des sciences, des technologies, de l’ingénierie et des mathématiques (STEM). En Afrique subsaharienne, cette proportion est légèrement supérieure, mais reste faible avec seulement 30 % en moyenne. « Ces chiffres révèlent un déséquilibre profond et persistant dans l’accès des femmes aux secteurs technologiques et numériques, pourtant essentiels pour l’avenir de nos sociétés. Cette inégalité se manifeste également dans l’accès aux technologies numériques », a déclaré Fanta Sow, chargée de programme gouvernance à ONU Femmes Sénégal.
Inégalités numériques : des chiffres alarmants
Les défis auxquels les filles sont confrontées en matière d’accès et de contrôle des technologies numériques restent préoccupants. Selon le rapport sur la mobilité du système de communication mobile, les femmes des pays à revenu faible et intermédiaire sont 10 % moins susceptibles que les hommes de posséder un appareil mobile, et 23 % moins susceptibles d’utiliser Internet. Ces chiffres ne reflètent pas seulement une inégalité entre les sexes, mais constituent également une menace sérieuse pour l’inclusion numérique. Ce fossé numérique risque d’aggraver encore davantage les disparités existantes. « Le faible taux de possession et d’utilisation des appareils mobiles par les femmes met en lumière les inégalités persistantes et les risques d’exclusion dans un monde où les économies se numérisent rapidement », souligne Fanta Sow.
Une vision nationale pour l’inclusion numérique
La vision de la Stratégie Nationale pour l’Éducation et la Formation (SNEF) place les TIC au cœur de son dispositif, en favorisant l’accès des filles et des femmes aux outils numériques et aux compétences technologiques. Ce type d’initiative, comme le programme « Les Jeunes Filles Sénégalaises Savent Coder » de l’initiative African Girls Can Code Initiative (AGCCI), constitue un pas décisif vers l’autonomisation des jeunes filles et leur pleine participation à une économie numérique inclusive et équitable.
Pour rappel, ce camp de codage est organisé par Polaris Asso , Onu Femmes Sénégal, en partenariat avec le Gouvernement du Sénégal, plus particulièrement les ministères de la Famille et des Solidarités; de la Communication, des Télécommunications et du Numérique; de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation