Les ports et aéroports d’Afrique de l’Ouest sont sous la menace croissante des narcotrafiquants et des hackers. Chris Dalby, Directeur de World of Crime et consultant en sécurité pour les infrastructures critiques, évoque les failles de sécurité portuaire dans la région et propose des solutions pour protéger ces points névralgiques du commerce international.
Des infrastructures vulnérables aux cyberattaques et au trafic de drogue
Les ports et aéroports sont des infrastructures vitales pour l’économie des pays d’Afrique de l’Ouest. Pourtant, ils sont régulièrement ciblés par des réseaux criminels. Chris Dalby souligne que les failles de sécurité actuelles sont largement exploitées par les narcotrafiquants et les cybercriminels. « Il est essentiel de renforcer la coordination entre les différents acteurs de la chaîne d’approvisionnement et de former les employés portuaires pour mieux anticiper et contrer ces menaces », a-t-il déclaré.
L’expert recommande la création de cellules de réponse aux incidents et la mise en place d’écoles spécialisées pour former les employés des ports et des douanes à la sécurité maritime et au cyberespace.
Le trafic de c0caïne liquide : une menace grandissante
L’un des problèmes majeurs auxquels sont confrontés les ports d’Afrique de l’Ouest, notamment celui de Dakar, est le trafic de cocaïne liquide. De grandes quantités de c0caïne transitent régulièrement depuis le Brésil ou la Colombie, souvent dissimulées dans des conteneurs, ce qui rend leur détection extrêmement difficile, même pour les chiens renifleurs. « Le trafic de drogue devient de plus en plus sophistiqué, et les ports africains doivent s’équiper d’outils de détection plus performants pour éviter ces infiltrations », précise Dalby.
Coopération régionale : une nécessité pour la sécurité portuaire
Alors que l’Europe et les États-Unis ont développé une forte interconnexion entre les acteurs portuaires pour lutter contre les menaces sécuritaires, cette approche est encore largement absente en Afrique de l’Ouest. « Les acteurs portuaires hésitent à partager leurs bonnes pratiques de peur de perdre leur compétitivité. Pourtant, seule une coopération régionale solide peut garantir la sécurité des ports« , a ajouté Dalby.
Dans la région, les agents portuaires corrompus sont également une menace. En cas de découverte d’un agent corrompu, celui-ci doit souvent quitter la ville sous la menace de représailles. Ce manque de transparence et de coordination rend la lutte contre les trafiquants encore plus difficile.
Renforcer la gouvernance sécuritaire des ports africains
Pour Chris Dalby qui participait au ACIS Forum de Dakar, l’avenir des ports africains passe par une meilleure coopération entre les gouvernements, les entreprises privées et les experts en sécurité. Il insiste sur la nécessité de renforcer la gouvernance de la cybersécurité au sein des infrastructures portuaires pour contrer les menaces modernes et protéger ces installations vitales pour l’économie de la région.