vendredi, septembre 27, 2024

Brésil : Elon Musk provoque la fermeture de X en pleine campagne électorale

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Elon Musk est accusé de franchir trop de limites selon la justice brésilienne. Après la fermeture des bureaux de X au Brésil en août 2024, l’entreprise ne disposait plus de représentant légal dans le pays, laissant sans réponse les convocations du juge Alexandre de Moraes. X doit également 18 millions de réales (environ 3 millions d’euros), mais personne ne semble en charge de régler cette dette.

Ce n’est pas la première confrontation entre Musk et la justice brésilienne. En avril 2024, il avait défié les autorités en réactivant des comptes d’extrême droite accusés de propager de fausses informations, suspendus dans le cadre de l’enquête sur la tentative de coup d’État de l’ex-président Jair Bolsonaro en 2023. La tension est montée d’un cran lorsque le juge de la Cour suprême a ordonné le blocage des comptes de Starlink, fournisseur d’Internet par satellite, propriété de Musk.

À un mois des élections municipales, cette affaire revêt une dimension politique. D’un côté, le juge Alexandre de Moraes, fer de lance de la lutte contre la désinformation, est devenu une cible des partisans de Bolsonaro. De l’autre, Elon Musk, homme le plus riche du monde et patron de X, Tesla et SpaceX, affiche sa proximité avec Donald Trump.

Désinformation ou liberté d’expression ?

Musk défend la liberté d’expression, accusant le juge de censure et n’hésitant pas à le caricaturer en Voldemort sur X. De son côté, Alexandre de Moraes reproche à Musk une utilisation criminelle de sa plateforme. Le 2 septembre 2024, la Cour suprême brésilienne a confirmé à l’unanimité la suspension de X lors d’une session virtuelle.

Les utilisateurs brésiliens se retrouvent divisés. Certains approuvent le blocage de la plateforme, tandis que d’autres, déjà critiques du juge, soutiennent Musk. Avec 22 millions d’utilisateurs au Brésil, le pays est le sixième marché de X. Certains se sentent pris en otage, d’autant plus que contourner l’interdiction via des VPN expose à une amende d’environ 8 000 euros. Depuis l’interdiction, de nombreux internautes migrent vers des plateformes alternatives, comme Threads de Meta ou Bluesky, qui a gagné un million d’abonnés.