dimanche, novembre 24, 2024

Blanchiment de capitaux et financement du terrorisme : le Giaba exhorte les États et les professionnels de la conformité à renforcer leurs dispositifs de lutte.

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Madické Niang, chercheur principal au Giaba, a participé le 4 septembre 2024 à la huitième édition du Forum de conformité d’Afreximbank. Lors de l’ouverture, il a recommandé aux professionnels de la conformité d’appliquer les conclusions des rapports du Giaba et a demandé aux États de renforcer les cadres juridiques pour améliorer l’accès aux informations sur les bénéficiaires effectifs.

Madické Niang a invité les autorités compétentes des Etats africains à instituer des cadres juridiques opérationnels pour une meilleure disponibilité des informations précises et complètes relatives aux bénéficiaires effectifs des transactions financières.

L’assistant de recherche principal au Groupe intergouvernemental d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique de l’Ouest a aussi exhorté les professionnels de la conformité à s’approprier les conclusions et recommandations des rapports d’évaluations mutuelles du Giaba.

Il prenait part ce mercredi, 4 septembre 2024 à Dakar (Sénégal), à la huitième édition du Forum de Afreximbank sur la conformité dont il s’est réjoui du choix porté sur le thème de « haute importance qui se justifie par le devoir de relever entre autres, les défis persistant que pose la criminalité transnationale organisée qui use de stratagèmes à l’instar des sociétés écrans et bien d’autres formes de montages ingénieux et opaques à des fins d’utilisation abusive pour recycler l’argent sale produit par leurs activités illicites à travers le système financier ».

Le thème de cette édition qui se tient dans la capitale sénégalaise du 4 au 6 septembre 24 est : « Une meilleure conformité, un meilleur commerce ». Il a souligné qu’en effet, les secteurs d’entreprises opaques permettent aux criminels de dissimuler leurs activités illicites ainsi que leurs avoirs derrière des montages légaux. Face à cette situation, M. Niang a estimé qu’il devient une impérieuse nécessité d’organiser la résistance en misant sur la transparence et la vigilance.

Dans la foulée, il indique qu’en exigeant des informations claires et précises sur les bénéficiaires effectifs, les acteurs pourront empêcher ces abus et renforcer la confiance au système financier africain. Cependant, il a relevé que les institutions financières ont rencontré, par le passé et peut être moins à présent, beaucoup de difficultés à identifier et à connaitre, de façon précise, les bénéficiaires réels de leurs clients personnes morales et construction juridique.

« En nous référent aux résultats des évaluations mutuelles sur le second cycle du Giaba, nous pouvons affirmer, sans conteste, que cette situation est à la fois imputable à l’absence ou à l’inadéquation des cadres juridiques au plan national voire communautaire ainsi qu’à un manque d’orientation pratique de la part des autorités compétentes », a-t-il soutenu.

M. Niang est d’avis qu’il importe d’améliorer cette situation qui, selon lui,a négativement impacté la pertinence des politiques de conformité des institutions financières et des entreprises et professions non financières désignées. Il a, dans le même sillage, adressé un appel aux autorités compétentes des Etats africains respectifs pour instituer des cadres juridiques opérationnels de manière à ce que des informations complètes sur les bénéficiaires effectifs soient recueillies, enregistrées et gérées dans un ou des registres accessibles aux usagers et en temps opportun.

Au moment où le second cycle des évaluations mutuelles du Giaba tire à sa fin en novembre 2024, il a invité tous les Etats membres à continuer de prendre des mesures pratiques pour apporter des corrections nécessaires aux insuffisances stratégiques qui ont été identifiées dans le rapport d’évaluations mutuelles de leurs dispositifs de lutte contre le blanchissement de capitaux, le financement du terrorisme et la prolifération des armes de destruction massive

Madické Niang a déclaré enfin qu’il est crucial que les professionnels de la conformité exploitent ces rapports d’évaluations mutuelles du Giaba et s’en approprient les conclusions et les recommandations en vue d’asseoir une meilleure conformité aux normes et aux standards internationaux
Bassirou MBAYE