Socialnetlink En 2024, l’Afrique, continent qui représentera près de 25% de la population mondiale ne compte aucune université dans le top 100 du The Academic Ranking of World Universities (ARWU).
L’Afrique peine à décoller en matière de recherche scientifique, une décennie après STISA-2024
Malgré l’adoption de la Stratégie décennale de l’UA pour la science, la technologie et l’innovation pour l’Afrique (STISA-2024), en juin 2014, lors de la vingt-troisième session ordinaire de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine, le continent traine toujours dans le domaine de la recherche scientifique.
Pour rappel, c’est une Stratégie qui « vise à répondre au besoin de transformation de l’Afrique en une société basée sur la connaissance et impulsée par l’innovation. Elle reflète la Vision de l’UA et tient compte des priorités qui ont été identifiées pour le continent et inscrites dans les cadres sectoriels de l’UA. Les domaines prioritaires ont été identifiés et validés par des parties prenantes africaines et internationales travaillant dans divers secteurs tels que l’agriculture et la sécurité alimentaire, les biosciences, la gouvernance et l’intégration africaine, les technologies de l’information et de la communication (TIC), les ressources naturelles, la santé publique et les études anthropologiques, afin de jeter les bases nécessaires à la réalisation d’une renaissance africaine durable. »
Au moment où l’Afrique a une démographie croissante, la recherche scientifique stagne encore. En effet, selon les projections (scénario moyen) des Nations unies, la population africaine est estimée à 1 515 140 849 habitants en 2024, 1 727 213 466 en 2030. Cette population va atteindre 2 095 653 385 en 2040 et 2 466 647 618 en 2050.
Le Classement Shanghai
Depuis 2003, le Classement Shanghai publie chaque année la liste des meilleures universités du monde avec une méthodologie qui évalue la qualité de l’enseignement, l’emploi des anciens étudiants, la qualité du corps professoral et les performances en matière de recherche.
D’après The Center for World University Rankings (CWUR), il s’agit de sept indicateurs et objectifs regroupés en quatre domaines pour classer les universités mondiales.
- Éducation : basé sur le succès académique des anciens étudiants d’une université, mesuré par rapport à la taille de l’université (25 %)
- Employabilité : basé sur le succès professionnel des anciens étudiant d’une université, mesuré par rapport à la taille de l’université (25 %)
- Corps professoral : mesuré par le nombre de membres du corps professoral ayant reçu des distinctions académiques de haut niveau (10 %)
- Recherche :
- Production de recherche : mesurée par le nombre total d’articles de recherche (10 %)
- Publications de haute qualité : mesurées par le nombre d’articles de recherche publiés dans des revues de premier plan (10 %)
- Influence : mesurée par le nombre d’articles de recherche publiés dans des revues très influentes (10 %)
- Citations : mesurées par le nombre d’articles de recherche très cités (10 %)
- Précisons que ce sont 23 grands domaines de recherche qui sont concernés: sciences agricoles, arts et sciences humaines, biologie et biochimie, chimie, médecine clinique, informatique, économie et affaires, ingénierie, environnement/écologie, géosciences, immunologie, science des matériaux, mathématiques, microbiologie, biologie moléculaire et génétique, multidisciplinaire, neurosciences et comportement, pharmacologie et toxicologie, physique, sciences des plantes et des animaux, psychiatrie/psychologie, sciences sociales générales, et sciences spatiales.
L’Afrique dans le classement Shanghai 2024
Au total, 20 966 institutions sont classées à l’échelle mondiale, mais seules les 2 000 meilleures sont publiées. En plus d’un classement académique, nous avons aussi un classement des pays selon un : Top 100, Top 500, Top 1 000 et Top 2 000.
Aucun pays africain ne se trouve sur la liste des 100 pays selon le nombre de meilleures universités.
Quant au Top 500, nous retrouvons seulement deux pays africains : Afrique du Sud avec 4 universités et l’Égypte avec 1 université.
Dans le Top 1 000, nous avons 6 pays classés ainsi :
Égypte avec 8 universités ; l’Afrique du Sud avec 8 universités ; l’Éthiopie avec 1 université ; la Tunisie avec 1 université ; le Maroc avec 1 université, le Ghana avec 1 université.
Dans le Top 2 000, nous toujours les 6 pays mais beaucoup plus d’universités. Ainsi,
L’Égypte se retrouve avec 20 universités ; l’Afrique du Sud avec 13 universités ; l’Éthiopie avec 6 université ; la Tunisie avec 5 université ; le Maroc avec 4 université, le Ghana avec 2 université.
Et le Sénégal dans tout ça !
Même si le Sénégal dispose d’une longue tradition de recherche scientifique et d’enseignement supérieur, remontant à plus d’un siècle, notamment avec l’École de Médecine de l’Afrique-Occidentale française, devenue par la suite la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odonto-Stomatologie (FMPOS), qui a ouvert ses portes à Dakar le 1er novembre 1918 ; l’Institut français d’Afrique noire (IFAN), fondé en 1936 et rebaptisé Institut fondamental d’Afrique noire (IFAN) ; ainsi que l’Université de Dakar, aujourd’hui appelée Université Cheikh Anta Diop de Dakar, créée en 1957, le pays peine toujours à se positionner sur la scène internationale.
67 ans après, l’UCAD ne peut toujours pas figurer sur la liste des 2 000 meilleures institutions d’enseignement au monde.
