mardi, décembre 17, 2024

Un Lycée Armée-Nation ne règle pas les maux du système éducatif sénégalais.

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L’école est un corps et un esprit, le lycée un organe comme tant d’autres… Si on veut la (école) soigner, pansons tout le système.

Une école Armée-Nation, j’ai entendu ? Après une Santé Armée-Nation, puis une Agriculture Armée-Nation, une Université Armée-Nation ? Non !
L’école, à mon avis, est « All in One » Tout en un. Un ensemble d’interactions qui attend des mutations, certes, mais pas de disproportions et pas n’importe comment.

Cette quête d’une nouvelle orientation a besoin de réflexion élargie, un dénominateur qui cimente pour le meilleur du cognito, le meilleur des aptitudes et des attitudes.
La rigueur de l’armée ne doit pas être imprimée qu’au lycée dans l’éducation au Sénégal. Cette innovation voulue doit concerner tous les autres ordres d’enseignement sans discrimination de zones et de religions.

Cela devient plus qu’une urgence. Prenez le mal par la racine et non pas par le tronc !
Les violences scolaires, les questions de discipline, les harcèlements, les grèves, les équipements, les ressources humaines et autres déperditions ne sont pas seulement les maux des lycées. Le déséquilibre est à corriger d’abord.
Évitons de faire une école des plus intelligents, des « cracks » et une école pour les lents et les nuls.
Déjà, l’histoire d’une école avec foulard – voile, ou pas, nous indispose. L’école laïque nous interpelle pour des règlements recadrés, on songe à un « lycée » militarisé à la sauce « Nation ». Et les autres sections de l’éducation ?

L’école des Armée-Nations, à mon avis, doit concerner tous les secteurs et acteurs (parents, élèves enseignants, partenaires de l’école, et administration).

Généraliser la qualité et la rigueur partout

La prochaine création de Lycées Nation-Armees pour la Qualité et l’Equité (LYNAQE) sera loin d’être une inclusion, une équité, encore moins une solution isolée pour sortir notre système éducatif des sentiers battus. Les lycées sans eau, sans énergie, sans murs, sans effectif conséquent, sans TABLE BANCS suffisants, sans bibliothèque, que sais-je encore ?
Cette pensée synonyme d’aveu d’impuissance ou d’errement de l’éducation en général et de l’enseignement secondaire en particulier ne peut pas trouver solution pour une seule section.
Que faire de l’école préscolaire et élémentaire ? Qu’est-ce qu’il en sera de l’enseignement moyen avant ce Lycée Armée-Nation ?

Tout notre système éducatif, (case des Tout petits , école maternelle, primaire, formation professionnelle, technique, agricole, Prytanée militaire, cycle secondaire, et même l’ enseignement supérieur) a besoin de QUALITÉ, plus d’ÉQUITÉ, plus de RIGUEUR, plus de SÉRIEUX et surtout de DISCIPLINE.

Si l’école de Jules FERRY a fait son temps, celle de l’ Intelligence artificielle et du bioclimat devraient prendre en compte les limites des couches démunies et défavorables pour les tirer vers le haut. Le principe de BOURDIEU et autres défenseurs d’une école pour tous prône la fin des « abris provisoires » et des lycées en paille.
L’élan de notre école en rouille peut trouver accélérateur pourvu qu’on trouve les meilleurs antioxydants.

Mamadou Aïcha Ndiaye
Journaliste
Doctorant en psychopédagogie