mercredi, août 14, 2024

MADELEINES par Kaccor bi

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C’est trop facile d’accuser le nouveau pouvoir de tous les maux de la presse !

Je pourrais me faire gratuitement des ennemis parmi mes confrères et les fâcher. Qu’ils ne pensent surtout pas que je m’exerce à une danse macabre sur nos malheurs. D’ailleurs, ils ne sont pas les seuls à se fendre de communiqués pour dénoncer des injustices ou occuper les médias pour dire leur spleen.

Galsen est devenu un chœur de pleureurs. Si ce ne sont pas des marchands ambulants qui veulent piétiner rageusement notre cadre de vie et le balafrer, ce sont des charretiers qui ont réussi à ruraliser la capitale, semant partout le bordel avec leurs voitures hippomobiles, qui pleurent eux aussi. En 2024, voir ces bêtes de somme dans les rues de la capitale traduit un véritable scandale environnemental.

Quoi qu’il puisse en coûter aux pouvoirs publics, il faut qu’on éloigne ces charrettes mais aussi les motos Jakarta de Dakar et de tous ses quartiers que ces moyens de transport ne cessent d’amocher. On ne peut être candidat à l’organisation des Jeux Olympiques de la Jeunesse et souffrir de la présence de charrettes non immatriculées et conduites par des gens inconnus. Aux conduc-teurs de motos et autres, qu’ils s’organisent pour ne pas être des hors la loi de la circulation où ils meurent souvent bêtement.

L’autre grand chantier du ministre des Transports serait de nous débarrasser de toutes ces guimbardes polluantes. Pour revenir à mes valeureux confrères devenus orphelins de la générosité des anciens pontes du régime, ils ont toute ma solidarité confraternelle. Même si pendant que certains d’entre eux festoyaient, débauchaient des reporters en leur proposant de faramineux salaires histoire de jouer aux nababs, le pauvre billettiste que je suis et ses compagnons de misère trimaient au quotidien et continuent de trimer en espérant en des lendemains qui chantent.

Notre galère dure depuis six ans, mais nous tenons debout comme des soldats. Et si ce sont ceux qui étaient si choyés qui pleurnichent juste quatre mois après le départ de leurs généreux bienfaiteurs, que doivent donc dire les « badolos » de la presse comme nous qui ne savons même pas depuis combien de mois on n’a pas touché un salaire complet ? A force d’être abonnés aux avances sur salaires… Une chose est sûre : cela fait de la peine de voir que, parmi toutes les corporations de ce pays, les journalistes sont la seule à s’agiter. Les voir chialer comme des chèvres égorgées fait de la peine.

C’est tellement commode, à chaque fois qu’il y a un cheveu dans la soupe, d’accuser le vent qui passe ! De la même manière, c’est trop facile d’accuser le nouveau pouvoir de tous les maux de la presse ! Il faudrait peut-être que nous apprenions à faire notre propre introspection. Tout le monde sait que notre modèle économique est dépassé et que les groupes de presse vivaient au-dessus de leurs moyens. Tant qu’il y avait des bailleurs occultes qui subventionnaient, ou des entreprises qui offraient trop généreusement des « conventions » ou encore une « aide à la presse » à se partager en usant de dessous de table, il n’y avait pas de problème.

Il suffit alors qu’arrivent au pouvoir des dirigeants qui ne trempent pas dans ces magouilles, et les châteaux de cartes s’effondrent. Face à tous ces problèmes qui nous tombent sur la tête et que l’on attribue faussement à Seugn Bass et Oscar Sierra, il nous faudrait plutôt assainir notre secteur et en extirper la mauvaise graine, nous ajuster surtout, plutôt que de pleurer comme des madeleines !

kàccoor bi – le temoin