La région de Ziguinchor a été, hier, la première étape d’une campagne de sensibilisation de masse sur les opportunités, risques et bonnes pratiques liés à l’utilisation des services financiers numériques (SFN).
Près de 200 participants, composés de jeunes filles et garçons, mais aussi d’adultes, ont pris part, hier, dans la capitale méridionale du pays, à une rencontre publique d’information (RPI) sur les opportunités, les risques et les bonnes pratiques liés à l’utilisation des services financiers numériques (SFN). Portée par l’Observatoire de la qualité des services financiers numériques (OQSF), logé au ministère de l’Économie et des Finances, cette campagne lancée à Ziguinchor va, dans sa première phase, toucher les régions de Saint-Louis, Dakar, Thiès et les localités polarisées. Elle s’inscrit en droite ligne du programme d’éducation financière mis en place par l’OQSF pour, de façon globale, promouvoir la culture de l’utilisation sécurisée et responsable des services financiers numériques.
Il s’agit, de manière spécifique, d’informer les utilisateurs sur les opportunités de la finance digitale (mobile), de sensibiliser les usagers sur les bonnes pratiques de prévention, de mitigation des risques d’arnaque, de fraude et d’escroquerie dans l’utilisation du mobile money. Mais également, de faire un plaidoyer auprès des autorités du secteur dans la perspective de la mise en place d’un cadre juridique approprié et efficace de protection des consommateurs contre les arnaques et les fraudes. Cette journée d’information a également permis aux nombreux participants de se familiariser avec les canaux de règlement de différends liés à l’utilisation de ces services ainsi que les outils de médiation.
Selon El Hadj Mohamed Hanne, le directeur administratif et financier de l’Observatoire de la qualité des services financiers numériques, cette campagne fait suite à une instruction du ministère de l’Économie et des Finances qui avait donné mandat à l’observatoire de mener une enquête financée par la Banque mondiale, par le biais du Groupe consultatif d’assistance aux pauvres (CGAP) relativement à l’utilisation des services financiers numériques (SFN). Cette opération, indique-t-il, outre les résultats qui ont permis d’identifier des risques pour les utilisateurs des SFN et la nécessité de mettre en place des outils d’aide à la décision en vue du renforcement de la protection des usagers, a débouché sur des recommandations. Parmi lesquelles la nécessité de mettre en place un programme d’éducation financière, puisque 90 % des utilisateurs de ces services ont été confrontés à ce manque d’éducation, d’après l’enquête.
Il a été aussi, toujours selon M. Hanne, fortement recommandé de renforcer le taux d’inclusion financière. Communications, échanges, questions-réponses ont rythmé cette journée de sensibilisation dont la thématique centrale portait sur “La mitigation des risques et les bonnes pratiques pour l’utilisation responsable des services financiers numériques”. Le directeur général de Wave Digital Finance, El Hadj Malick Guèye, a relevé que la sensibilisation des usagers est prépondérante pour l’activité financière numérique. À l’en croire, depuis une dizaine d’années, il a été constaté au Sénégal et dans de nombreux pays, que le plateau de l’évolution de l’inclusion financière, qui tournait autour de 60 %, a sensiblement évolué et frôle, de nos jours, grâce aux services financiers numériques, la barre de 70 %. Pour lui, il est important de préserver les nombreux utilisateurs. “Faire usage des outils financiers numériques permet de faciliter le quotidien des usagers, des Sénégalais, mais le faire tout en les préservant est une autre chose”, a souligné M. Guèye.