dimanche, novembre 24, 2024

Education- Les bonnes notes de Singapour

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Les résultats de l’enquête Pisa (Programme international pour le suivi des acquis des élèves) 2022, publié en décembre dernier, ont encore confirmé Singapour comme «pays modèle» en matière d’éducation. Pour rappel, Pisa évalue, tous les trois ans, les performances scolaires des élèves âgés de 15 ans dans trois domaines-clés : la compréhension de l’écrit, la culture mathématique et la culture scientifique, pour déterminer leur «capacité à résoudre des problèmes complexes, à penser de manière critique et à communiquer de façon efficace». Pour 2022, environ 700 000 élèves issus de 81 systèmes éducatifs de pays membres ou non de l’Ocde ont pris part à l’évaluation. A noter aussi la participation de pays africains tels que l’Egypte, le Ghana ou encore le Maroc.

Singapour a obtenu les meilleurs scores dans les trois domaines : lecture, mathématiques et sciences, et a fini de mettre tout le monde d’accord sur la qualité de son système éducatif. Déjà, sa méthode d’enseignement des mathématiques (du «concret» à «l’image», puis à «l’abstrait») est désormais adoptée par plus de 70 pays à travers le monde. La France, qui a vu le niveau de ses élèves en maths baisser, a annoncé, à travers son ministre de l’Education, qu’elle va à son tour adopter de «manière progressive», cette méthode singapourienne à partir du primaire. Quel est ce «secret» dit de Singapour ?

En lisant les publications et interviews sur «The Singapour miracle», il est impossible de ne pas arriver à la conclusion qui, pour moi, résume tout le succès de la «Cité-Etat» : à Singapour, l’éducation c’est du sérieux, un investissement ! Fait marquant, c’est l’importance qu’ils accordent à la qualité des enseignants. L’Etat a commencé d’abord par rendre le métier très enviable. Ce qui attire d’excellents candidats en termes de qualifications et surtout d’amour pour la profession. Aussi, en plus de la formation initiale et continue, des perspectives de carrière et de développement professionnels, l’enseignant singapourien bénéficie d’une reconnaissance particulière qui se traduit en bons salaires et en respect. L’Etat va jusqu’à mobiliser des moyens médiatiques pour que les enseignants jouissent de l’admiration et de la gratitude des citoyens. Histoire de recruter et de maintenir les meilleurs profils dans le système, et d’éviter le syndrome de la pénurie mondiale d’enseignants qui plombe l’éducation, jusqu’à la fermeture d’écoles, dans bien des pays occidentaux.

C’est ce que confirme Pak Tee, professeur à la National Institute of Education de l’Université de Nanyang, lors d’une interview publiée dans le journal El Pais. «Nous avons travaillé dur pour faire de l’enseignement une profession respectable. Les enseignants sont les architectes de la Nation, qui aident à construire notre pays.» «As a teacher, you won’t be rich, but you are going to live comfortably.» Il faut ici noter que, pour le Pisa, trois facteurs ont été déterminants dans la performance des élèves, parmi lesquels la valeur sociale des enseignants ainsi que leur niveau de rémunération.

Ainsi, de pays pauvre, Singapour est passé de Nation riche et enviée grâce à un système éducatif performant qui produit des ressources humaines de qualité. Le professeur Pak Tee le résume en ces termes : «Notre histoire commence en 1965, lorsque nous avons obtenu notre indépendance… Nous n’avions rien d’autre : pas de pétrole, pas d’agriculture, pas de bois, pas de caoutchouc. Nous n’avions que des ressources humaines, et l’éducation est le grand pilier de notre développement national.»

Une façon de rendre hommage aux enseignants du Sénégal, tout en leur souhaitant une très bonne année académique, pleine de succès ! A la promotion B2 anglais 2015 de la Fastef !

 

Saliou Yatt, dans Quotidien