mardi, décembre 17, 2024

Analyser les besoins d’un marché en Afrique : un défi sur mesure !

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La diaspora est nombreuse à créer des ponts économiques entre l’Europe et l’Afrique. Nancy Nambo, jeune trentenaire basée en région parisienne, fait partie de cette nouvelle génération d’entrepreneuse qui tentent de se faire une place dans le Grand Sud.  En ligne de mire : l’attractivité du secteur de l’innovation et de l’entrepreneuriat en général.

 

 Elle n’est pas issue du monde de la Tech mais cette parisienne de la diaspora de 32 ans a le sens du service en elle. Nancy Nambo a jeté son dévolu sur cet entrepreneuriat d’un nouveau genre dès 2016. «J’y ai rapidement repéré des opportunités et je me suis mise à accompagner plusieurs porteurs de projets qui voulaient s’installer en Afrique ou entreprendre entre deux continents», affirme-t-elle.

Aujourd’hui, c’est plus d’une vingtaine de porteurs de projets au sein de son cabinet EWA dont certains en lien avec l’innovation qui bénéficient de ses lumières. «D’une manière générale, ce dont les entrepreneurs ont besoin: ce ne sont pas tant les financements mais une structuration avec une analyse profonde des marchés et la connaissance des habitudes de consommation», a-t-elle remarqué. Cependant, une question subsiste pour les membres de la diaspora: Peut-on réellement entreprendre efficacement entre deux continents ? C’est en tout cas l’aspiration profonde de Nancy Nambo. «Il faut faire découvrir les opportunités d’affaires, leur organiser des séjours business réguliers, faciliter les rencontres et leur expliquer le fonctionnement fiscal, juridique, comptable et surtout leur montrer qu’un écosystème se construit et qu’il est en place», appuie la jeune entrepreneure de 32 ans originaire de la région parisienne. Selon plusieurs sondages, plus de 30% des membres de la diaspora veulent (ré)investir dans leur pays mais plus de 70% ont des craintes en raison de l’absence d’informations sur l’environnement économique.

Le secteur du consulting en grande forme

Alors que le secteur du consulting est en pleine croissance atteignant le seuil des 10 milliards de dollars, c’est surtout l’Afrique anglophone qui truste les premières places du podium.Les tendances du marché francophone, bien qu’en croissance, ne connaît pas la même intensité.«S’il est clair que nous observons un phénomène de retour des talents de la diaspora, cela reste tout de même les grands groupes et les PME locales qui tirent la croissance à son paroxysme. Cela nous invite à pratiquer l’interculturalité à haut niveau», analyse-t-elle avec le recul. C’est aussi cela qui constitue une force de pénétration sur les différents marchés pour cette catégorie de population qu’on nomme «les repats». Bien qu’elle soit difficilement chiffrable ou quantifiable, leur apport aux économies locales semblent prometteuses d’autant que sur le terrain, on observe un nombre croissants d’entrepreneurs créateurs de valeurs ajoutées pour leurs écosystèmes.

S’appuyer sur les grands événements sportifs

La prochaine édition de la Coupe d’Afrique des Nations en Côte d’Ivoire en 2023 devrait permettre à ces structures d’étendre son réseau. «Il est important d’être impactant dans le pays où nous développons les activités économiques. Il me tenait donc à cœur de valoriser les potentialités du pays». L’objectif n’est pas de rentabiliser dans l’immédiat mais créer un sentiment et climat de confiance sur le monde des affaires en Afrique. Un pari qui s’annonce potentiellement gagnant quand on sait que 80% des entreprises mondiales ne font pas le choix de s’y implanter en raison de la mauvaise image dont souffre le continent. Et il faut que les choses changent y compris sur cet aspect de l’Afrique. Cela pour le plus grand bonheur des entrepreneurs et ceux qui la construisent au jour-le-jour.