vendredi, novembre 22, 2024

Opération Carthage- Un vaste réseau d’influence électorale démantelé en Tunisie

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Une opération d’envergure baptisée « Opération Carthage » a été lancée, dévoilant les mécanismes de l’électoralisme amplifié et de la désinformation en Tunisie.

En  septembre 2019, le Digital Forensic Research Lab (DFRLab) a découvert de multiples actifs en ligne liés à l’agence de relations publiques tunisienne UReputation. Cette enquête a révélé un réseau comprenant plus de neuf cents comptes affiliés à UReputation, actifs sur Instagram et Facebook, et liés à plusieurs sites externes. Ces comptes Facebook, pages et groupes se faisant passer pour des Tunisiens locaux ont diffusé et promu du contenu orienté, redirigeant les utilisateurs vers des plateformes externes.

Un réseau sophistiqué 

Sous le masque d’organes de presse indépendants et d’organisations de vérification des faits, ces pages ont semé la confusion dans le paysage médiatique tunisien. Des individus liés à UReputation ont même créé de faux comptes de journalistes, brouillant ainsi les frontières entre journalisme authentique et communication stratégique. Ces pratiques ont profondément perturbé l’environnement de l’information au moment où les citoyens s’engageaient dans des processus démocratiques, notamment des élections.

Un objectif lucratif

Sous-tendue par une quête de profit, l’Opération Carthage a fait campagne dans dix pays africains, sans aucune cohérence idéologique apparente entre les différentes initiatives. Les motivations semblent se résumer à la fourniture de désinformation en tant que service, au plus offrant. Cette pratique soulève des questions quant à l’intégrité des processus électoraux et à la manipulation de l’opinion publique à des fins lucratives.

L’influence électorale

Parmi les campagnes orchestrées par le réseau, on trouve celle en faveur de la réélection du président togolais Faure Gnassingbé en février 2020, ainsi que le soutien apporté à la campagne d’Henri Konan Bédié lors des élections présidentielles en Côte d’Ivoire en octobre 2020. Cette diversité de cibles souligne l’ampleur de l’Opération Carthage et la volonté de ses acteurs d’étendre leur influence sur le continent africain.

Les enjeux et les risques 

Face à ces révélations, il est essentiel de se pencher sur les enjeux et les risques que de telles opérations posent pour les processus démocratiques. Les frontières floues entre vérité et désinformation, journalisme et propagande, nécessitent une vigilance accrue de la part des citoyens et des autorités compétentes. La préservation de l’intégrité des élections et de la libre circulation de l’information est essentielle pour garantir la démocratie et la transparence.