dimanche, novembre 24, 2024

Le secteur postal africain  face à la numérisation : enjeux et solutions réglementaires

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Le Sénégal a accueilli, ce 23 mai, la conférence des régulateurs postaux africains avec la participation de trente-cinq pays du continent. Organisée par l’Autorité de Régulation des Télécommunications et des Postes (ARTP) et le Ministère de la Communication, des Télécommunications et de l’Économie numérique (MCTEN), en collaboration avec l’Union Postale Universelle (UPU) et l’Union Panafricaine des Postes (UPAP), cette rencontre a eu comme thème central, « La régulation à l’ère du numérique au service d’un secteur postal durable ».  Une occasion pour les experts et acteurs d’aborder « l’harmonisation des positions des pays africains sur des sujets évolutifs tels que : l’entrée de nouveaux acteurs, le service postal universel, la concurrence, les régimes juridiques, le partage d’infrastructures, la qualité de service, la protection des consommateurs, les mutations et défis, etc. »

À l’ère du numérique, où les technologies et les innovations évoluent à un rythme rapide, la régulation joue un rôle crucial pour assurer un secteur postal durable. Ce secteur  est confronté, non seulement à des défis majeurs tels que la concurrence accrue qui est entrainée par  l’émergence  des différents acteurs du e-commerce mais aussi la numérisation des services et produits postaux.

Par conséquent, la régulation dans le secteur postal doit être conçue de manière à favoriser l’innovation et à encourager les opérateurs à adopter de nouvelles technologies. Les autorités réglementaires doivent être attentives aux besoins changeants des consommateurs et favoriser des règles souples qui permettent l’expérimentation et l’adaptation aux nouvelles tendances développées par des startups.

Un secteur postal en difficulté face aux nouveaux  besoins  des consommateurs

D’une part, chez les régulateurs, la numérisation de la vie économique a entrainé une complexification des problématiques de régulation.

« Ainsi, s’agissant du secteur postal, les produits innovants, les chaines logistiques, l’activité de transport, le commerce électronique, les services financiers, etc. sont autant d’activités qui sont transformées par le numérique. », estime Abdou Karim Sall, directeur général de l’Autorité de Régulation des Télécommunications et des Postes (ARTP).

Dès lors, « cette transformation de notre quotidien entraine un changement de paradigme au niveau de la régulation et conduit au basculement de manière progressive d’une régulation sectorielle vers une régulation intersectorielle ou la corégulation ».

En effet, Abdou Karim Sall explique que les prérogatives de gestion et d’encadrement ne sont plus exclusives à une seule autorité de régulation mais partagées entre plusieurs organes ayant des attributions et modes de fonctionnement différents.

« Aujourd’hui le défi de la régulation et les perspectives du secteur postal nous commandent une ouverture de plus en plus poussée vers les institutions de régulation de la finance, des transports, du commerce, des communications électroniques. En même temps, une collaboration étroite avec les administrations douanières. »

Le numérique, une opportunité pour le secteur postal 

Certains acteurs considèrent le numérique comme une menace pour le secteur postal, en raison du développement du commerce électronique. Cependant, le Ministre de la Communication, des Télécommunications et de l’Économie numérique, Me Moussa Bocar Thiam, estime que le numérique doit être considéré comme une opportunité pour le secteur postal.

Avec la croissance des activités liées au commerce électronique, il  estime que l’avenir du secteur postal est imprévisible mais offre de nombreuses opportunités

En tout état de cause, de nos jours, les régulateurs africains doivent favoriser l’innovation dans le secteur postal pour répondre aux besoins changeants des clients.  Pour les opérateurs postaux, ces derniers  doivent être en mesure d’adopter de nouvelles technologies telles que l’automatisation, l’intelligence artificielle et la blockchain, qui représentent l’avenir du numérique, afin d’améliorer l’efficacité opérationnelle et d’offrir des services de qualité aux clients.

La réglementation de l’écosystème postal doit se réaliser en étroite collaboration entre les opérateurs désignés et les nouvelles startups actives dans la livraison et le commerce électronique, afin de  favoriser l’émergence de solutions novatrices.