Cinquante filles résidant à Dakar ont été sélectionnées et formées au codage du 2 au 11 mai courant, à l’espace numérique ouvert de Mermoz mis à disposition par l’Université numérique Cheikh Hamidou Kane.
En Afrique, le taux de pénétration de l’internet est très faible et l’écart entre le genre est de loin inégal. Pour corriger ce déséquilibre entre hommes et femmes, la Commission de l’Union africaine et l’Onu Femmes ont conjointement lancé en avril 2018, l’initiative AGCCI (African Girls Can Code Initiative) , en collaboration avec la CEA, l’UNESCO et l’UNICEF qui vise à former un minimum de 2000 filles âgées entre 17 et 25 ans.
Appelé : « Les filles africaines peuvent coder », ce programme de quatre ans vise à former et à autonomiser les bénéficiaires afin qu’elles deviennent des programmeuses, des créatrices et des concepteurs informatiques, les mettant sur la bonne voie pour entreprendre des études et poursuivre des carrières dans l’information, la communication et la technologie (Tic), les secteurs de l’éducation et du codage pour leur apport qualitatif à la troisième révolution industrielle.
La première phase de l’initiative, réalisée entre avril 2018 et décembre 2019, a donné de bons résultats.
Pour la deuxième phase dudit programme, lancé en avril 2022 et pour lequel le Sénégal est éligible s’est tenue du 2 au 11 mai 2023, à Dakar. Les bénéficiaires de ce premier camp de codage à Dakar, qui a pris fin ce jeudi 11 mai 2023, ont reçu chacune en ce qui le concerne une attestation de participation, et un ordinateur.
Thiaba Diop, ingénieure logiciel, spécialisée en développement mobile et formatrice à l’AGCCI dira que cet atelier de codage « permet à l’apprenant de développer de nouvelles aptitudes comme s’exprimer en public pour progresser dans sa carrière, d’apprendre des langages à soumettre à l’interprétation d’un ordinateur ».
Bref, il y a à foison de compétences facilement transférables et utilisables dans bien des secteurs d’activités économiques comme les finances, l’agriculture, le marketing, le divertissement, la santé, les arts, entre autres. Ce qui rehausse potentiellement l’employabilité des jeunes ou au mieux des cas les pousser à l’entreprenariat.
Kardiatou Yoro Ndiaye, étudiante en master en mathématique appliqué, bénéficiaire de la formation de l’AGCCI de saluer cette opportunité offerte à elle, qui sans, fait savoir « est d’un grand apport dans l’apprentissage et l’approfondissement de ces connaissances en informatique ». Donc, « cette formation vient à point nommé parce que j’avais à cœur de créer une application mobile pour améliorer le bien-être des femmes », a-t-elle salué l’initiative AGCCI.
Venue présider la clôture du 1er camp Dr Rokhaya Diakhaté, directrice de la famille et de la protection des groupes vulnérables au ministère de la femme, de la famille et de la protection des enfants a dit toute sa satisfaction de voir des filles bénéficier d’une formation de codage pendant 10 jours.
Il est constatable dira-t-elle « qu’il y a un grand fossé entre les hommes et les femmes dans le champ du numérique ». Donc, poursuit-t-elle : « je suis toute heureuse et fière de voire une cinquantaine de filles bénéficier de ce premier camp de codage ». Elle a, par la même occasion annoncée « un camp de formation de 1000 filles sur l’ensemble du territoire national dont une cohorte de 300 filles retenues sur la base d’un critère d’inclusion sociale ».
Quant à la directrice de l’Onu Femme, elle a salué l’engagement des filles à relever le défi du numérique. Elle ajoute que cette formation permettra sans doute aux bénéficiaires de savoir entreprendre pour une meilleure inclusion sociale.