vendredi, novembre 22, 2024

Maram Kairé: la révolution spatiale, une chance de développement pour l’Afrique

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Le scientifique, célébré par la diffusion du film « Star Chasers Of Senegal », dont il est l’auteur, mise sur le secteur spatial. Maram Kairé est convaincu que la révolution spatiale est une énorme chance de développement du continent.

« En Afrique, les prévisions indiquent que l’économie autour de ce secteur spécial devrait avoisiner les « 26 milliards de dollars en 2025 », affirme Maram Kairé, lors de la première de son film portrait. Le scientifique magnifie aussi la présence du parrain de l’évènement, Macky Sall. « Votre présence montre une fois de plus l’importance que vous accordez au développement des sciences et technologies dans notre pays ».

Ce film est une recherche sur l’astronomie entre le Sine Ngayène et Wanar en Turquie. Et l’observation de Orus Occultation marque un moment important pour la NASA dans la mission Lucy visant à mieux découvrir la création du système solaire. Acteur principal du film qui retrace les pérégrinations de l’astronome entre le Sénégal et la Turquie, berceaux de la recherche astronomique islamique, Maram Kairé rembobine le fil de la démarche ayant abouti au film. « Quand j’ai été contacté par la réalisatrice Ruth Berry qui souhaitait raconter mon histoire à travers un film, je n’en voyais pas la nécessité. Elle finira par me convaincre, par convaincre NOVA. J’ai accepté mais, sans demander que le film soit ouvert, qu’il serve à montrer ce que le Sénégal offre de mieux en termes de connaissance en astronomie. Ceci nous a conduit à faire ce voyage à travers différentes localités pour comprendre ce riche patrimoine que sont les mégalithes et la tradition d’observation et de conservation du temps par la famille de Cheikh Mbacké Bousso », explique l’acteur principal. Il remercie dans la foulée tous ceux qui ont contribué à la réussite des phases de tournage à Gorée, dans le Sine-Saloum, à Touba et Guédé Bousso, à Istanbul et Dakar.

Ce film, dit-il, appartient au final à tout le Sénégal. « Il traduit des valeurs d’ouverture, de Teranga, mais surtout met en avant tout le talent et la qualité de ces jeunes observateurs, passionnés de sciences spatiales et d’astronomie qui ont participé à la réussite des différentes missions de la NASA au Sénégal ». Il est également le produit d’un partenariat et de la coopération. Durant ces missions, « les acteurs ont travaillé étroitement avec des collègues et amis du Burkina Faso, de la France, des Etats-Unis, de la Belgique et du Sénégal, formant une seule et même famille », explique M. Kairé. Ce, après 17 ans d’action en faveur de la vulgarisation de la science. « La première mission est entreprise en 2018. Mais ce produit est l’aboutissement d’un long processus entamé depuis 2006 avec la création de l’Association Sénégalaise pour la Promotion de l’Astronomie. L’intérêt que les jeunes, et la population de façon générale, accordent à cette science, nous permet de l’utiliser comme levier pour les pousser à adopter les filières scientifiques », indique l’astronome.

A côté de cela, la décision présidentielle de réorienter les enseignements vers les sciences, les technologies, l’ingénierie et les mathématiques est une autre source de motivation supplémentaire pour des associations à poursuivre les efforts. « C’est la raison pour laquelle des centaines d’écoles continuent à être visitées par l’ASPA pour des conférences, expositions, ateliers pédagogiques et séances d’observation du ciel avec des télescopes afin d’apporter des réponses aux questions des élèves, étudiants et personnel encadrant », avise le membre fondateur de l’association, convaincu que le secteur est un levier de développement. A l’en croire, « il a été constaté que les pays ayant misé sur les sciences et technologies spatiales sont les plus en avance dans le dashboard des Nations unies pour le suivi de l’atteinte des Objectifs de développement durable.

En effet, l’interaction forte et la transversalité du secteur spatial en font un levier de croissance économique à très grande valeur ajoutée ». En plus de cette valeur ajoutée, elle apporte également des réponses dans tous les domaines prioritaires, au service de l’Etat et des citoyens. Venu animer la cérémonie, Baaba Maal a chanté Maram Kairé, le Sénégal, ses guides spirituels, sa jeunesse. « La jeunesse, rien ne sert de courir il faut partir à point… ». Et l’astronome témoigne lui, que sa propre vie a toujours été une course d’obstacles. « A l’âge de 12 ans, on ne m’a pas acheté le télescope que je voulais, je l’ai construit tout seul. Étant étudiant à Paris, j’ai postulé pour être animateur dans un club d’astronomie, j’ai été refusé. J’ai postulé pour être vendeur dans un magasin d’informatique, j’ai été refusé. Et il y en a des exemples… »

Pour finir, le scientifique conseille aux jeunes d’avoir des rêves et d’aller jusqu’au bout de leurs réalisations. « N’ayez pas peur d’être considérés comme des fous dans vos ambitions pour améliorer le monde car, seuls ceux qui sont assez fous pour penser qu’ils peuvent changer le monde y arrivent. Donc soyez fous ! » invite Maram Kairé.

 

Sitapha BADJI, L’AS