Le 08 mars 2017, Khalifa Ababacar Sall, à l’époque maire de la Ville de Dakar, a été placé sous mandat de dépôt puis transféré à la maison d’arrêt de Reubeuss. Son crime, avoir affiché son ambition de devenir président de la République du Sénégal. Pendant deux ans et demi, le candidat de la plateforme Taxawu Senegaal n’a connu que privations, pressions et intimidations. Des épreuves qu’il a vécues et surmontées avec courage, dignité et responsabilité.
Cette cabale politico-judiciaire, conçue en haut lieu pour neutraliser un adversaire politique, avait fini d’assommer l’Etat de droit qui traine, encore, les boursouflures de cette entaille faite à la démocratie. Pire, la Cour de justice de la CEDEAO avait mis en évidence « des violations graves des droits de l’homme, en particulier du droit à un procès équitable ». Cette sentence légitimait ainsi la thèse de la liquidation du seul adversaire politique crédible.
Il est évident que jamais dans l’histoire politique du Sénégal, les droits d’un homme n’ont autant été bafoués et la justice autant instrumentalisée. L’État censé protéger l’individu contre l’arbitraire et des atteintes excessives à ses libertés et garantir la dignité humaine avait braqué sa toute-puissance contre Khalifa Ababacar Sall qui, malgré les affres de l’univers carcéral est resté debout. Dans ses pensées Démocrite écrivait « il est pénible d’être commandé par un homme qui ne vous vaut pas ». Mais c’est dans la pénibilité de l’épreuve que le leader de Taxawu Sénégal administra, à l’ensemble de la classe politique sénégalaise, la leçon qu’un homme d’État, même brisé par l’injustice et la souffrance, habite toujours sa parole et sa pensée. En voulant briser l’élan d’un citoyen et l’empêcher de concrétiser les louables ambitions qu’il nourrit pour son peuple, ils ont révélé la grandeur de l’homme. A la face du monde, Khalifa Ababacar Sall a montré qu’il y a des moments où la carrière politique est accessoire et qu’il faut savoir mépriser les honneurs du présent pour mériter ceux de l’histoire.
En asphyxiant la respiration démocratique du Sénégal, pour des intérêts bassement partisans, le régime de Macky Sall ouvrait la boîte de Pandore, laissant échapper une autre forme d’opposition, moins encline, moins obéissante aux règles et principes de la République.
L’issue de l’affaire dite de la caisse d’avance de la Ville de Dakar venait de porter l’estocade à l’idéal démocratique auquel aspirait notre pays et la justice sacrifiée sur l’autel des ambitions partisanes.
Depuis, rien n’a changé sous nos tropiques. Les mêmes procédés demeurent mais les victimes changent. En faisant de l’intimidation et de l’emprisonnement son mode de gouvernance, le président Macky Sall semble ignorer que force n’est pas loi. La pérennité et la légitimité de l’état de droit dépendent de la promotion du droit et non de la force dans la vie sociale et politique. La force ne s’exerçant que dans l’actualité de sa puissance, c’est donc naturelle que face à l’usure du pouvoir et les scandales à répétition, elle soit menacée de renversement.
La force n’a ni la stabilité, ni l’efficacité du rapport politique qui se maintient et se perpétue sans avoir besoin de recourir sans cesse au déploiement de la violence. En cela Taxawu Senegaal est une philosophie politique, un mode de comportement. Plus qu’une entité politique, Taxawu Senegaal est une « famille qui est née dans la douleur, a grandi dans l’épreuve et vaincra dans l’éclat » sans recourir à l’argument de la force, mais à la force de l’argument. Il s’agit là d’une dynamique, poussée par une puissance humaine, qui s’enracine dans les valeurs de liberté, d’égalité, de justice sociale, de solidarité et de progrès.
Taxawu Senegaal c’est le pari de la paix et non de la violence. Taxawu Senegaal c’est le pari de la vie et non de la mort. Taxawu Senegaal c’est un pari éthique, un appel à l’humanité et l’humanité c’est nous.
A un an de l’élection présidentielle, le Sénégal se trouve à la croisée des chemins. Les positions actuelles nous mènerons soit vers l’impasse, soit à prendre rendez-vous avec notre destin. Il faudra à chacune et à chacun d’entre nous, une dose de sang-froid, de la sagesse et un esprit ouvert pour comprendre qu’il n’y a aucune gloire de se laisser fasciner par le mal, la violence ou la pensée unique. Le peuple sénégalais mérite dignement de renouer avec un espace politique apaisé sans se livrer à des compromissions. Car la multitude démocratique est à la fois la base et le moteur d’un vivre ensemble libre. En cela Khalifa Ababacar Sall est le meilleur choix pour un Sénégal uni et réuni. Le choix de la lucidité.
Par El hadji Ndiaye, Conseiller municipal à la mairie de Grand Yoff