vendredi, novembre 22, 2024

Etats- Unis: Alex Jones, propriétaire du site Infowars, condamné à verser près d’un milliard de dollars

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Le site Infowars, Alex Jones, condamné à verser près d’un milliard de dollars pour avoir accusé les proches des élèves et membres du personnel de l’école Sandy Hook, où a eu lieu un massacre, d’être des acteurs.

L’un des plus grands complotiste d’extrême droite aux Etats- Unis, a été condamné, ce mercredi, par un jury de Waterbury dans le Connecticut à compenser un agent du FBI  et les familles de huit victimes d’un massacre dans une école dont il avait nié la réalité pour diffamation et préjudice moral après ses propos fallacieux.

En effet, « le propriétaire du site Infowars avait affirmé que les proches des élèves et membres du personnel tués en 2012 à l’école Sandy Hook, dans le Connecticut, étaient des acteurs et que la tuerie était une mise en scène pilotée par des opposants aux armes à feu. Une théorie conspirationniste tenace qui a essaimé sur Internet. »

Les familles des victimes harcelées et menacées

Un verdict «historique», a réagi un avocat des familles, Chris Mattei, en promettant de le faire «appliquer».

Bill Sherlach, dont la femme Mary a été tuée à Sandy Hook, a affirmé que cette décision montrait qu’«Internet n’est pas le Far West et que les actes ont des conséquences». «Les gens comme Alex Jones vont devoir repenser ce qu’ils disent, et comment ils le disent», a-t-il ajouté devant la presse.

es familles avaient lancé des poursuites contre Alex Jones en expliquant être harcelées et menacées par des fans du complotiste croyant dur comme fer que le massacre n’avait jamais eu lieu et que les proches éplorés jouaient un rôle. Elles ont raconté qu’elles ne se sentaient plus en sécurité, chez elles ou en public.

Erica Lafferty, fille de la directrice de l’école abattue par le tireur, a affirmé pendant le procès qu’elle avait été accusée de manière répétée sur les réseaux sociaux d’être une actrice et qu’elle avait même reçu des menaces de viol. Elle s’est dite, mercredi, «fière» du message envoyé par le verdict: «la vérité compte». «Et ceux qui tirent profit du traumatisme des autres paieront pour ce qu’ils ont fait. Il y aura encore des Alex Jones dans le monde. Mais aujourd’hui, ils ont appris qu’ils devraient rendre des comptes», a-t-elle ajouté.

Déjà condamné au Texas

En 2012, un jeune homme armé d’un fusil semi-automatique avait tué 20 enfants et six adultes à Sandy Hook. La tuerie avait suscité l’effroi aux Etats-Unis et relancé le débat sur les mesures à prendre pour réguler les ventes d’armes à feu. Présents dans la salle d’audience, des proches des victimes ont pleuré à l’annonce du verdict.

Alex Jones, fervent partisan de l’ex-président Donald Trump, suivait lui l’audience sur Infowars et la commentait en direct. Il a déclaré qu’il comptait faire appel et qu’il n’avait même pas «deux millions en cash», appelant ses partisans à l’appuyer en achetant des produits sur son site. «Ils veulent nous faire peur pour nous éloigner de la liberté et nous faire peur pour que nous ne remettions pas en cause Uvalde et ce qui s’est vraiment passé là-bas ou à Parkland», a-t-il lancé, en référence à d’autres tueries dans des établissements scolaires. «Devinez quoi: nous n’avons pas peur, nous n’allons aller nulle part et nous n’allons pas arrêter.»

Les jurés ont notamment accordé 120 millions de dollars (123,76 millions d’euros) à l’une des victimes, Robbie Parker, qui a perdu sa fille de six ans, Emilie, dans le massacre. William Aldenberg, un agent du FBI cible lui aussi de théories du complot, doit recevoir 90 millions de dollars (92,82 millions d’euros). Alex Jones avait déjà été condamné au Texas à verser près de 50 millions de dollars (51,57 millions d’euros) à un couple dont le fils de six ans avait été fauché à Sandy Hook.

 

Le complotiste avait finalement admis publiquement la réalité de la tuerie. Mais il avait refusé de coopérer avec les tribunaux, si bien que des magistrats, dans les deux Etats, l’avaient condamné par défaut. Ils avaient laissé à des jurés le soin de fixer la peine.