samedi, novembre 23, 2024

Plus de 576 millions FCFA pour accompagner la valorisation de la recherche et de l’innovation au Sénégal

0 commentaire

La faible valorisation des résultats de la recherche universitaire et les faibles niveaux d’utilisation de ses résultats qui en découlent, limitant les possibilités de développement économique, d’emploi et de satisfaction des demandes du marché au Bénin, au Burkina Faso, au Sénégal et au Togo ont obligé un consortium de partenaires à mettre en place le projet VaRRIWA (« Valorising Research Results and Innovation in West Africa ».

Il s’agit  de l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF), des quatre structures nationales en charge de la valorisation des résultats de la recherche-innovation dans leurs pays respectifs (Agence nationale de la recherche scientifique appliquée du Sénégal (ANRSA) ; Agence béninoise de valorisation des résultats de la recherche et de l’innovation technologique (ABeVRIT) ; Agence nationale de valorisation des résultats de la recherche et des innovations du Burkina Faso (ANVAR) ; Direction de la recherche scientifique et technique du Togo (DRST)) et de l’Université de Sorbonne

Le projet VaRRIWA est une initiative financée par le Fonds ACP pour l’Innovation, une des composantes du Programme de recherche et d’innovation de l’Organisation des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (OEACP), avec la contribution financière de l’Union européenne (UE) dans le cadre du onzième Fonds européens de développement (11e FED).

En effet, « les liens entre le monde universitaire, les secteurs public et privé et la société civile seront renforcés afin que les résultats de la recherche et de l’innovation (R&I) soient facilement accessible et efficacement diffusés, exploités et utilisés », a informé le Pr Aminata Niang Diène, directrice de la recherche et de l’innovation de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar.

A l’en croire, un écosystème de recherche sera créé avec des acteurs actifs en amont (identification des besoins en matière de R&I et élaboration de solution) ainsi qu’en aval (exploitation économique et application des solutions) en prenant en compte les politiques de R&I nationales et régionales.

Pour sa part, le Pr Salif Guèye, directeur de l’Innovation, de la Valorisation, de la Propriété intellectuelle et du Transfert Technologique (DIVPITT), une structure nichée au ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation a expliqué que le projet VaRRIWA vise à « créer un environnement incitatif au transfert de technologie et à l’innovation durable dans quatre pays de la région ouest africaine (Bénin, Burkina Faso, Sénégal et Togo) » et devra permettre d’accroitre l’impact de la recherche et de l’innovation dans le développement socioéconomique de ces quatre pays à travers l’augmentation des connaissances des acteurs et la stimulation de la collaboration et du partenariat. Il a officiellement démarré le 1er février 2021 et durera jusqu’en 2024 (sa durée est de 48 mois).

Pour le compte du Sénégal, détaille-t-il, 4 entités candidates ont réussi à bénéficier de la subvention. Il s’agit notamment de l’Université virtuelle du Sénégal (UVS) avec un projet de formation des chercheurs pour la valorisation et propriété intellectuelle « Projet de formation sur la valorisation des résultats de la recherche innovation et de leur exploitation économique au Sénégal (PFVRIEES) » ; l’Université Gaston Berger (UGB) avec un projet de valorisation médicaments à base de plante « Valorisation des médicaments traditionnels améliorés pour le traitement de l’hypertension artérielle au Sénégal (VALMEDTRA)» ; l’Institut sénégalais de recherche agricole (ISRA) en consortium avec l’Université Amadou Makhtar Mbow (UAM) et l’Institut de technologie alimentaire (ITA) dans un projet de mise en place de dispositif de valorisation des résultats de recherche « Appui à la création d’un Pôle d’Excellence national pour mutualiser et accélérer le transfert des résultats de la recherche agricole et agroalimentaire au Sénégal (APEX)» et l’Ecole supérieure polytechnique de l’Université Cheikh Anta Diop (ESP/UCAD), dans un consortium sous régional, avec un projet de réseautage pour la valorisation des matériaux locaux de construction « Forum des matériaux innovants et de la construction durable en Afrique de l’Ouest (Forum MICD-AO) ».

« Dans le cadre de la mise en œuvre des projets, l’AUF, coordonnateur du projet VaRRIWA recommande pour chaque pays d’organiser un atelier national commun de démarrage pour, d’une part matérialiser la dynamique de synergie et de partage qui soutent le projet VaRRIWA, et d’autre part, offrir une meilleure visibilité des projets tiers et leur appropriation par les cibles potentielles, a fait valoir la Ouidad Tebba, directrice régionale de l’Agence universitaire de la francophonie en Afrique de l’Ouest.

Ainsi, pour faire face aux multiples enjeux qui minent l’envol des sociétés africaines, il n’y a pas, selon elle, d’autres alternatives. De l’avis de Mme Tebba, « il nous faudra obligatoirement revoir nos modèles et pratiques. Pour ce faire, nous sommes appelés à valoriser les savoirs produits par nos sociétés à travers nos communautés de chercheurs et d’innovateurs. Il nous faudra aussi mettre l’innovation au centre de nos actions et investissements prioritaires ».

C’est ce à quoi va « contribuer le projet VaRRIWA qui a cet objectif ambitieux de contribuer à la création d’un environnement incitatif au transfert de technologie et à l’innovation durable en Afrique de l’Ouest », a-t-elle conclu.

Moctar FICOU / VivAfrik