Le conseil d’administration du groupe de la Banque africaine de développement (Bad) a approuvé, le 8 juillet dernier, à Abidjan, l’octroi d’un prêt de 121 millions d’euros au Sénégal pour la mise en œuvre d’un programme agricole d’urgence
«La dépendance du Sénégal vis-à-vis de l’extérieur pour les produits de base et les denrées alimentaires, constitue un véritable goulot d’étranglement et pose la problématique de la souveraineté alimentaire du pays, accentuée par la guerre
russo-ukrainienne », a expliqué Mohamed Chérif, responsable pays du groupe de la Bad au Sénégal. « Cette opération de la
Bad vise à atténuer les chocs exogènes sur les plans financier, économique, social et climatique, et à maintenir la tendance
haussière de la production céréalière observée ces dernières années, notamment en concentrant les efforts sur la disponibilité des principaux intrants auprès des producteurs (semences et engrais)», a-t-il ajouté.
Ce prêt est le premier qui lance la mise en œuvre sur le terrain de la Facilité africaine de production alimentaire d’urgence de 1,5 milliard de dollars élaborée par la Bad pour faire face à la crise alimentaire qui menace l’Afrique du fait de la guerre russo-ukrainienne.
Le 20 mai dernier, le conseil d’administration de la Bad a adopté la facilité qui va fournir des semences agricoles à 20 millions de producteurs du continent. Les variétés concernées sont le blé, le maïs, le riz et le soja. L’objectif est de produire 38 millions de tonnes de nourriture supplémentaires d’une valeur de 12 milliards de dollars pour les deux prochaines années.
Dénommé «programme de production alimentaire d’urgence », le programme se décline en trois axes: primo, améliorer l’accès aux semences certifiées et l’appui conseil, deuxio, améliorer l’accès des exploitants agricoles aux engrais et, tertio, améliorer la gouvernance et le déploiement des politiques publiques dans le secteur agricole.