Pour Ibrahima Nour Eddine Diagne, administrateur général de Gainde 2000, dans le secteur du digital, les investisseurs et les entrepreneurs se cherchent. Dès lors, il dévoile trois éléments essentiels pour les porteurs de projets numériques.
« Il y a beaucoup de financements disponibles pour soutenir l’entreprenariat numérique. Qu’il s’agisse de fonds nationaux ou internationaux, de VC ou de fonds d’impact, de subventions ou de dette, les opportunités se bousculent.
Cependant, la majorité des porteurs de projets dans le digital a des chances de ne jamais voir la couleur des dollars, malgré la valeur des idées qu’ils portent et l’intensité des sacrifices qu’ils y consacrent.
Pourquoi cette rencontre imparfaite entre l’offre et la demande de financement? Trois raisons me semblent être à l’origine de cette distorsion :
1. ÉCHELLE : Les ressources financières disponibles sont plutôt à la recherche « d’échelle » pour assurer leur rentabilité et « d’entreprises matures » pour limiter leur risque. A contrario, les demandes de financement sont majoritairement le fait de petites et jeunes entreprises.
Ainsi donc, il semble manquer un réseau d’intermédiaires capables de capter des ressources selon les critères des investisseurs, et de les redistribuer selon les réalités du marché.
2. INFORMATION: pour chaque type de besoin de financement, il existe une offre de financement adaptée et sans doute disponible. Cependant, il n’y a pas de mécanisme centralisé permettant un matching optimal entre l’offre et la demande de financement. Chaque investisseur veut avoir son propre canal et contribue ainsi à limiter la clarté sur les opportunités de financement du point de vue du porteur de projet. il manque sans doute un mécanisme qui pourrait prendre la forme d’une simple plateforme ou d’un guichet unique pour donner une lecture claire aux candidats au financement.
3. COMPÉTENCE: Beaucoup d’ateliers et de séminaires s’organisent autour de la problématique du renforcement des capacités des porteurs de projets ou jeunes entrepreneurs actifs. Il semble manquer cependant un réel cursus de formation sur la recherche de financement ainsi que des outils d’auto-évaluation sur le niveau de maturité et le type de financement adapté pour chaque entrepreneur.
De bons projets sont souvent ignorés parce que pas ou mal défendus, tandis que de moins bons projets sont over-spotlighted parce que la bonne parole a croisé la bonne oreille.
Voilà donc trois pistes pour potentiellement améliorer les choses. Qui pourrait ou qui devrait porter une démarche pour concevoir et piloter une initiative cohérente intégrant ces 3 dimensions ?
L’ÉTAT? : pourquoi pas
UN BAILLEUR ?: pourquoi pas
L’ÉCOSYSTÈME ?: pourquoi pas
UNE AGENCE SPÉCIALISÉE? : pourquoi pas
les quatre options se valent dès lors qu’il y a un mouvement en marche et une volonté de l’amplifier.
Comprendre un problème sans le résoudre, c’est comme résoudre un problème sans le comprendre. C’est en réalité deux formes similaires de résignation. »
Ibrahima Nour Eddine DIAGNE