Nous sommes, pratiquement, tous présents sur les réseaux sociaux. En conséquence, ce sont ces derniers qui déterminent notre identité sur la toile. Ainsi, on parle d’identité numérique.
L’identité numérique nous concerne tous de manière personnelle ou professionnelle. De ce fait, l’identité numérique est caractérisée par ce que nous disons et faisons sur internet.
« L’identité est selon la définition du dictionnaire Le Robert – le caractère de ce qui demeure identique à soi-même-. Elle est ce qui caractérise un individu, le distingue, lui confère son individualité et sa singularité. Notre identité est donc unique… «
Fanny Georges nous décrit ces traces d’une part, par leur visibilité partielle : toutes les traces mémorisées par le système ne sont pas visibles pour tout interacteur ; elles se caractérisent, d’autre part, par leur caractère semi-intrusif : le système informatique capte des informations parfois à l’insu de l’internaute ; et enfin, par leur caractère actuel ou performatif : produites au cours d’une interaction sociale, elles dépendent du cadre d’interaction humain et technique. Ces trois spécificités de l’identité numérique comme collection de traces en partie enfouies, non intentionnelles et performatives, sont déterminées par les propriétés fonctionnelles du support informatique et particulièrement d’internet, à la fois médiation technique, sociale et cognitive.
« L’expression « identité numérique » est apparue récemment, dans la continuité du phénomène socio-technique et économique nommé web 2.0., et dont le point culminant – aujourd’hui – serait occupé par le site de socialisation Facebook. L’identité numérique semble en effet contenir tout à la fois la mise en scène de soi sur les jeux vidéo et les sites de réseautage social : choix d’un avatar, profilage psychoculturel, autofiction ou mise en ligne de contenus en lien avec la vie affective. Cette extimité (Tisseron, 2001), cette trivialisation de l’intime encourage les médias à stigmatiser un jour les apéros géants, le lendemain les licenciements abusifs. »
L’avènement du web 2.0 traduit « le passage de l’interactivité à l’interaction et contribue ainsi à la construction de réseaux qui ne se basent plus sur l’échange d’informations, mais sur le partage du savoir » (Quoniam, Lucien, 2009). Le web 2.0 se caractérise par le développement de nouveaux services liés à l’accroissement de la notoriété des individus sur le web (particulièrement le web social), à la gestion de l’image reflétée, à la gestion de la réputation qui s’appuie sur une diffusion virale de la communication (Chaudy, Granget, 2009) dans le but de susciter l’intérêt et d’influencer les récepteurs.
Protéger notre identité numérique
Il est bon de penser à protéger son identité en ligne pour « limiter le risque de voir vos données revendues à des acteurs tiers ou encore se protéger en cas de fuite de données chez l’organisme à qui vous avez confié vos données. »
Les conseils du CNIL
Masquez votre adresse mail et votre numéro de téléphone lors d’une inscription ou au moment où vous déposez une annonce en ligne. Certains arnaqueurs scrutent et exploitent vos coordonnées pour tenter – via un message personnalisé – de vous soutirer des informations personnelles ou de l’argent dans un autre contexte.
Utilisez des pseudos lors de l’inscription à vos comptes et une adresse non-nominative (type toto35@email.com) pour vous inscrire en ligne. En cas de fuite de données, votre nom et prénom a moins de risques d’être compromis.
Utilisez des alias de messagerie si votre messagerie le permet. Les alias permettent de gérer plusieurs adresses mails virtuelles qui arrivent dans votre boîte aux lettres. Cela vous permet d’une part de détecter et d’identifier tout usage non autorisé d’un de vos alias, et d’autre part de supprimer un alias qui aurait été compromis. Si vous souhaitez y associer une photo, utiliser des photos différentes pour limiter les possibles réidentifications entre plusieurs comptes.
Remplissez le moins de champs possible : un formulaire d’inscription comporte beaucoup de champs facultatifs et demande parfois des informations sensibles (religion, origine ethnique, opinions …). Méfiez-vous des cases qui vous proposent de réutiliser vos données pour des objectifs qui vous échappent !
Paramétrer ses réseaux sociaux
Il est important de paramétrer ses réseaux sociaux afin de « réserver l’accès à vote vie privée à un cercle d’intimes, garder la maitrise de votre image en ligne (pour accéder à un emploi, une formation, …) ou encore d’éviter d’être victime d’arnaqueurs ou d’usurpateurs.
Ainsi, ce qu’il faut :
Cloisonnez vos usages en fonction de votre audience : n’utilisez pas un seul et unique outil pour organiser votre vie sociale en ligne, au contraire essayez de diversifier les outils que vous utilisez pour avoir plus de flexibilité dans vos usages et être moins vulnérable en cas de piratage : une messagerie privée pour vos conversations entre amis, un réseau social professionnel pour dialoguer avec vos collègues, un groupe fermé pour discuter avec votre famille…
Limitez l’audience de vos publications et de votre compte : afin de ne pas être retrouvé par n’importe qui sur le web, définissez pour chaque message que vous postez les personnes qui pourront le consulter. De nombreuses options permettent de ne pas être retrouvé depuis les moteurs de recherche, de limiter l’accès à votre liste d’amis, de masquer vos informations de compte, de désactiver la géolocalisation de vos publications …
Prenez le temps de vérifier l’ensemble de vos applications qui utilisent votre compte, votre mail, etc. Ainsi, vous allez pouvoir bloquer certaines, désactiver d’autres mais aussi en supprimer.