L’Afrique Subsaharienne dispose d’un marché de plusieurs millions d’habitants qui se trouve très loin de la moyenne mondiale de la bancarisation.
Mais dans cette partie du monde la téléphonie mobile avec un taux de pénétration le plus élevé au monde constitue un levier important pour l’utilisation des services d’argent sur un téléphone mobile. Dans ce sens la société Ericsson a mené une étude dans cinq pays d’Afrique subsaharienne auprès de plus de 6 200 répondants représentant 150 millions.
En effet, il ressort de cette étude menée que 63 % des répondants ne sont pas bancarisés, et que 52 % utilisent l’argent mobile via des agents, 20 % de la population utilisent les services d’argent sur un téléphone mobile, et la moitié de ces personnes n’est pas bancarisée, parmi les groupes socio-économiques les plus défavorisés en Afrique subsaharienne, quatre personnes sur 10 ne disposent pas des conditions préalables pour créer leur compte d’argent mobile.
Plus de la moitié des consommateurs en Afrique subsaharienne utilisent des services d’argent mobile via un agent, et quelque 20 % utilisent eux-mêmes l’argent mobile sur un téléphone portable. Cependant, parmi les groupes socio-économiques défavorisés, quatre personnes sur 10 ne peuvent pas satisfaire les exigences de base pour un accès indépendant – comme une preuve d’identification ou de possession d’un téléphone mobile. D’autres, simplement, ne connaissent pas les services ou considèrent l’argent mobile inutile ou trop compliqué, selon le nouveau rapport Des Services financiers pour tous, du Laboratoire des Consommateurs d’Ericsson (ConsumerLab).
Le rapport présente les perceptions d’un échantillon de 6 215 répondants âgés de 17 à 59 ans, représentant 150 millions de personnes à travers cinq pays : Angola, République démocratique du Congo, Ghana, Nigeria et Ouganda.
Selon les constatations, 63 % des adultes dans la région n’ont pas de compte bancaire. Patrik Hedlund, conseiller senior au Laboratoire des Consommateurs d’Ericsson, explique que, pour cette importante proportion de la société non bancarisée, l’argent en espèces est le principal moyen pour recevoir et effectuer des paiements, ainsi que pour épargner et emprunter. Pourtant, étant donné que les gens ont plus de téléphones mobiles que de comptes bancaires, les services financiers mobiles offrent un tremplin vers l’inclusion financière.
Selon le rapport, les consommateurs trouvent l’argent liquide facile à utiliser, mais l’étude montre qu’ils reconnaissent également le risque de vol et de perte.
« Les consommateurs doivent faire de longs trajets pour atteindre l’endroit où ils peuvent payer leurs factures », explique Hedlund qui est d’avis que l’argent mobile est vraiment bénéfique pour eux – s’ils peuvent l’utiliser. »
On constate dans la même veine que beaucoup se tournent vers des agents pour accéder aux services d’argent mobile. Le rapport indique que 52 % de la population totale utilisent l’argent mobile par le biais des agents qui les aident avec l’enregistrement et des transactions telles que les entrées et les sorties d’argent. Les données de l’enquête ont été collectées en juillet et en octobre 2015 et compilées au cours d’entretiens en face à face de 40 minutes, rappelle-t-on.