Le rappeur américain d’origine sénégalaise Akon avait lancé officiellement ce projet pharaonique le 31 août dernier, à Mbodiène, à une centaine de km au sud de Dakar.
Objectif : faire sortir de terre « une ville africaine du futur », écologique, avec une architecture audacieuse, des hôtels, un centre d’affaires, un hôpital… Coût total estimé : 6 milliards de dollars. Les travaux de la première phase devaient démarrer au 1er trimestre 2021. Mais jusqu’ici, rien n’a été fait. Les habitants de la zone s’interrogent.
La première pierre, posée il y a près de 9 mois, est toujours là. Mais rien de plus sur le site. Pas de travaux ni d’ouvriers. Seulement des bergers nomades installés à proximité. Le chef du village de Mbodiène, Michel Diome, était enthousiasmé par le projet. Aujourd’hui, il attend du concret. « On a fait la pose de la première pierre et jusqu’à présent, on a pas de renseignement, rien du tout. C’est une promesse qu’on attend. »
Assis à l’ombre dans la cour de sa maison, Jean Marie Diouf lui aussi attend les indemnisations prévues pour son terrain cédé à la SAPCO, la Société étatique d’aménagement et de promotion des côtes et zones touristiques du Sénégal. « J’avais mon champ de huit hectares que je cultivais et ils m’ont proposé 972 000 francs. Et jusqu’à présent, on court après eux. On n’a pas reçu un franc. »
Dès le lancement du projet, le Forum civil -section sénégalaise de Transparency International- avait demandé des éclairages. « C’est une zone où il y a tellement de conflits fonciers, qu’il fallait absolument que les promoteurs, mais aussi que l’État fassent attention, pointe le coordonnateur du Forum civil, Birahim Seck. Nous n’avons reçu aucune information sur le montage financier, l’actionnariat, les modalités de cession… »
Quand débutera effectivement le chantier ? Quid des indemnités ? Ni le ministère du Tourisme ni le producteur Mbacké Dioum impliqué dans le projet Akon City n’ont pas donné suite à nos demandes de précisions.
RFI