L’application de messagerie WhatsApp modifie ce samedi sa politique de confidentialité, rapporte Le Monde. Les utilisateurs qui n’accepteront pas cette mise à jour subiront une utilisation dégradée de l’application. Annoncé en janvier, ce changement avait fait polémique auprès des utilisateurs, peu rassurés.
En cause, le partage des données entre WhatsApp, racheté en 2014, et Facebook, sa maison mère. Depuis une mise à jour datant de 2016, Facebook reçoit des données de l’application de messagerie, notamment le numéro de téléphone, les adresses IP utilisées ainsi que certaines informations de connexion.
De nouvelles fonctionnalités commerciales
À l’époque, les utilisateurs avaient la possibilité de refuser ce partage de données en cochant une case sur l’application. Désormais, cette dernière n’existe plus. Les nouveaux utilisateurs et les personnes qui ne l’avaient pas fait ne peuvent donc plus refuser ce transfert de données. Les messages envoyés sur WhatsApp restent toutefois chiffrés, contrairement à ceux envoyés sur Facebook et Instagram.
La nouvelle mise à jour de WhatsApp ne permettra cependant pas de transférer de nouvelles données. De nouvelles fonctionnalités commerciales seront toutefois mises en place sur l’application. À terme, les utilisateurs pourront communiquer avec des entreprises via leur application de messagerie. Les entreprises, elles, pourront utiliser des outils d’hébergement de Facebook pour faire transiter et stocker les conversations de leur service client. Les échanges entre les entreprises et les utilisateurs sur WhatsApp pourront ainsi être traités en interne à des fins de marketing ou d’amélioration de leur service.
Après quelques semaines, l’application sera totalement inutilisable
À partir du 15 mai, les utilisateurs qui refuseront la mise à jour verront l’application devenir inutilisable. Au départ, WhatsApp fera apparaître une pop-up proposant d’accepter la mise à jour. Puis, si les utilisateurs continuent de refuser, ils n’auront plus accès à la liste des discussions et ne pourront répondre aux messages reçus que via les notifications. Enfin, après quelques semaines, l’application sera totalement inutilisable, à moins d’accepter la mise à jour proposée.
Ces nouvelles règles d’utilisation ne sont pas bien reçues par les autorités européennes, qui estiment que leur présentation est floue. En Allemagne, l’autorité de protection des données de Hambourg a demandé à Facebook de ne pas appliquer la mise à jour dans le pays.
« Les informations sur les transferts de données sont éparpillées à différents passages de la déclaration de confidentialité, manquent de clarté, et il est difficile de distinguer le texte concernant les citoyens européens de celui pour le reste du monde », estime-t-elle, citée par le quotidien français. Facebook a alors indiqué faire appel de la décision allemande et publiera tout de même la mise à jour le 15 mai dans le pays.
Signal, comme alternative
À l’annonce de la mise à jour de WhatsApp, en janvier dernier, plusieurs personnalités, comme Edward Snowden, avaient appelé à utiliser des alternatives, comme l’application Signal, qui chiffre les messages et ne collecte pas les données. Une solution pour ceux qui ne veulent pas accepter ce changement de la politique de confidentialité de WhatsApp mais qui veulent toutefois continuer d’utiliser une application du même type.
Avec Le point