La France a entamé le processus de transfert de 5 milliards d’euros vers les comptes de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO). La décision de Paris intervient dans le cadre de la réforme du Franc CFA, appelé à devenir l’eco.
Selon les informations de Jeune Afrique, ce processus s’inscrit dans le cadre de la réforme du franc CFA, entamée en décembre 2019.
Application des accords de décembre 2019
Les ressources en question sont les réserves de change domiciliées dans les livres de la Banque de France pour couvrir les importations des pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa).
En visite à Abidjan du 29 au 30 avril, Bruno Le Maire, le ministre français de l’Économie et des Finances, a rassuré le président ivoirien Alassane Dramane Ouattara sur l’exécution dans toute leur globalité des accords de réforme du franc CFA approuvés en décembre 2019.
Ces accords avalisaient la fin de la centralisation de la moitié des réserves de change de la BCEAO dans les livres de la Banque de France. La Banque centrale ouest-africaine est désormais censée les investir à son gré au sein des institutions et instruments financiers de sa préférence.
« La France transféra les fonds de réserves. Cela faisait partie des accords dans le cadre de l’eco, dont l’acte de fermeture des comptes de reserves à la Banque de France », a confié à Jeune Afrique une source haut placée à la présidence ivoirienne.
Panier de devises
Malgré la multiplicité de points à éclaircir au sein des pays de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) sur l’arrimage de l’éco sur la monnaie européenne (l’euro), du côté des officiels à Abidjan, on insiste sur l’engagement des pays africains à poursuivre le processus de la monnaie, en dépit du changement du calendrier initial.
Selon nos informations, la présidence ivoirienne poursuivra les discussions avec les homologues du président Ouattara exprimant encore des réserves vis-à-vis de la transformation du franc CFA en eco. Parmi les dirigeants à convaincre : Muhammadu Buhari du Nigeria, Nana Akufo Addo du Ghana ainsi que Alpha Condé de la Guinée.
À Abidjan, on rappelle qu’à terme, la nouvelle monnaie devra être arrimée à un panier de devises internationales comprenant l’euro, le dollar américain, le yen chinois ou encore le yuan japonais.
Avec Jeune Afrique via Le Soleil