A cause de certaines négligences dans l’administration de leurs systèmes informatiques, trois sociétés ont été grugées de plus de 70 millions de FCFA à travers des commandes de cartes Rapido.
La Brigade de recherches (BR) a interpellé, avant de déférer au parquet, sept personnes qui escroquaient la société Eiffage et ses partenaires, à travers les cartes Rapido. Le montant subit en deux ans est de l’ordre de 70 millions F CFA.
Sorti d’une grande école de place, il y a de cela quelques années, M. Dème a fait 6 mois de stage dans la société Transport Gazal, avant d’y être embauché pour deux années comme responsable d’exploitation chargé de faire la commande de tout ce qui est matériel, fournitures de bureau et cartes Rapido auprès de la société Eiffage. A la fin de son contrat en 2019, il a été recruté par une autre société.Toutefois, il a gardé les contacts de la chargée de clientèle d’Eiffage.
Il a aussi conservé le compte email de l’entreprise, grâce auquel il faisait les commandes de cartes Rapido pour le compte de sa nouvelle entreprise. Au début du mois de mars 2020, Dème s’est introduit dans le système d’Eiffage pour faire une commande de 5 cartes via l’email. Il les a récupérées, quelques jours plus tard, pour les confier au nommé A. Gningue qui s’est chargé, à son tour, de les louer à des chauffeurs, moyennant 5 000 F CFA la journée.
Selon les informations du quotidien Enquête, l’appétit venant en mangeant, Dème a élargi son business. Il s’est alors introduisant dans les systèmes informatiques des sociétés Khoury Transport et Transport Amadou Dièye. Ensuite, il a créé des comptes e-mail pour le compte de ces deux sociétés, avant de passer des commandes de 30 cartes qu’il a encore remises à A. Gning. Qui les a louées à des chauffeurs qui circulaient avec.Au début de ce mois de janvier, l’attention du responsable commercial d’Eiffage a été attirée par la direction de Khoury Transport sur l’existence des cartes Rapido qui leur ont été facturées, alors qu’ils n’en avaient jamais fait la commande.
Des contrôles, poursuivent nos informations, ont montré que le même procédé avait été utilisé pour deux autres entreprises de transport. Le préjudice subi, à ce stade-là, avait été estimé à 24 millions F CFA.Pour ferrer les auteurs de cette mafia, la direction d’Eiffage a laissé circuler ces cartes et a saisi la Brigade de recherches de Faidherbe.
Lire aussi: Eiffage bloque les comptes bancaires de Dakar Dem Dikk
Leurs utilisateurs ont été arrêtés sur l’autoroute, par le peloton autoroutier, le 25 janvier dernier. Il s’agit de P. Sow, F. Ndiaye, A. Seck, G. Mbaye et M. Thiam, tous des chauffeurs. Auditionnés, ils ont tous soutenu avoir obtenu les cartes d’A. Gning à raison de 5 000 F CFA la journée, avant d’ajouter qu’il se trouve à Thiès. Ce dernier a été cueilli avec le concours de la brigade de recherches de Thiès. Les pandores ont trouvé sur lui trois cartes Rapido et la somme de 222 000 F CFA. Il ne s’est pas fait prier pour balancer M. Dème qui a été cueilli chez lui aux Maristes. Les auditions des responsables des trois sociétés escroquées ont montré que le préjudice total subit est de l’ordre de 70 millions F CFA.M.
Dème confectionnait de faux cachets et se présentait avec des CNI ramasséesLors son audition, M. Dème a expliqué aux hommes de l’adjudant Adama Niang, le patron de la BR de Faidherbe, comment il procédait. Il s’introduisait dans les systèmes informatiques desdites sociétés, en se faisant confectionner de faux cachets. Il se présentait avec des pièces d’identité ramassées pour récupérer les commandes frauduleuses de cartes Rapido. Une fois les cartes en main, il les remettait à A. Gning et à un certain M. Gor qui les louait à 5 000 F CFA la journée. Tous les trois jours, ils lui remettaient l’argent de la location.Au terme de leurs auditions, M. Dème, A. Gning, P. Sow, F. Ndiaye, A. Seck, G. Mbaye et M. Thiam ont été remis entre les mains du procureur de la République près le tribunal de grande instance de Dakar pour les délits d’association de malfaiteurs, accès frauduleux dans un système informatique en vue d’obtenir des avantages économiques, usage de fausse qualité, complicité d’escroquerie, escroquerie portant sur les services et recels.