Dans un précèdent article ayant pour titre « L’entrepreneuriat comme moteur » paru le 23/11/2020, j’exposais ma conception de la création d’entreprise. Avant de présenter les aptitudes, les défis, et les impacts liés à ce métier si atypique, il est important de rappeler ce concept.
Ma conception de l’entreprenariat
A mon sens, l’entreprenariat s’exprime dans l’action. Il est un formidable moyen d’exploiter nos talents et de les mettre au service de la société, de contribuer à sa richesse en créant de nouveaux emplois et de nouveaux produits et services.
L’entreprenariat est également une forme d’expression d’une grande ambition. Je ne parle pas d’ambition personnelle en gagnant davantage d’argent, mais celle organisationnelle qui nous permet par nos actions d’inspirer d’autres jeunes à rêver plus haut, à croire en eux, et à agir efficacement pour connaître la réussite et l’accomplissement personnel.
Les aptitudes de l’entrepreneur
Je ne prétends pas connaitre la vérité absolue sur les aptitudes essentielles qu’il faut avoir pour entreprendre. Très modestement, je ne fais qu’apporter ma contribution empirique.
On m’a souvent demandé comment à la trentaine révolue, on devient Directeur Général d’un groupe aussi diversifié que Locafrique.
Je réponds à chaque fois qu’on le devient à force de travail, de foi en l’avenir, et de capacités à s’entourer de talents. Très souvent, il a fallu aller à contre-courant des recommandations. Des personnes de bonne foi vous suggèrent de ne pas faire tel ou tel investissement eu égard au risque réel ou perçu associé. Diriger un groupe comme Locafrique, c’est accepter de sortir de sa zone de confort, de « tomber sept fois et se relever huit fois » pour paraphraser ce proverbe Japonais. C’est aussi avoir un fort mental et une capacité de résilience à toute épreuve.
Vous devez cependant savoir que ce n’est pas long fleuve tranquille…
Les défis de l’entrepreneur
Les défis de l’entreprenariat au Sénégal sont multiformes. J’en citerai seulement deux.
Tout d’abord, le premier défi, et le plus important à mon sens, c’est notre environnement socio-culturel. Le succès dans les affaires est toujours suspect aux yeux des autres, comme si la réussite n’est jamais à porter de main pour quelqu’un qui travaille dur et honnêtement.
Il faut souvent avoir un mental d’acier pour affronter la rumeur publique et les calomnies de toutes sortes. Le monde des affaires peut être souvent cruel envers les nouveaux entrants. Il faut s’y préparer.
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Le deuxième défi porte sur l’inclusion financière. L’entreprenariat au Sénégal fait souvent face à la lancinante question du financement de l’économie réelle par le secteur bancaire. Combien de jeunes et de moins jeunes, malgré de bons projets, n’ont pas pu être accompagnés par le secteur bancaire, faute de garanties de premier ordre.
L’inclusion financière reste à mon sens une impérative à côté de l’amélioration de l’environnement des affaires pour lequel des efforts ont été faits.
Sans faire preuve d’aucun esprit chauvin, ma conviction a toujours était que le secteur privé national doit créer de puissantes banques privées, en capacité de financer les secteurs stratégiques de l’économie.
Notre participation au développement économique du Sénégal
Chez Locafrique, je pense que nous avons un impact avéré dans le développement de notre pays. Cela peut être difficile à chiffrer en l’absence de mesures factuelles.
Néanmoins, dire que nous contribuons très positivement à créer des richesses et des emplois au Sénégal fait consensus.
Par exemple, chez Locafrique, nous employons plus de 150 personnes au sein du groupe, dont une majorité de cadres.
Dans le secteur spécifique de l’agriculture, nous pouvons affirmer avoir jouer un rôle crucial dans la mécanisation de la riziculture en étant le premier investissement privé dans la vallée du fleuve Sénégal au travers les financements de Locafrique établissement de crédit.
Une étude de l’IPAR (Initiative Prospective Agricole et Rural) a montré que plus de 40% des terres rizicoles dans la vallée sont travaillées avec du matériel financé par Locafrique, en plus du financement d’une dizaine d’unités industrielles de décorticage du riz.
Pour conclure, être un entrepreneur Sénégalais, c’est vouloir contribuer positivement au développement de notre pays. Pour cela, nous devons nous retrousser les manches et agir promptement, car personne ne le fera à notre place. L’état, malgré tous ses efforts ne peut à lui seul assurer le développement, la nation a besoin du concours et de la contribution de tous ses filles et fils.
Khadim Bâ