lundi, novembre 25, 2024

Relance économique, lutte contre la COVID-19… L’heure du numérique

0 commentaire

Le Centre international de conférences Abdou Diouf (Cicad) abrite, depuis hier, pour deux jours, la 2e édition du Forum du numérique. Rencontre à laquelle participent, en visioconférence, les acteurs marocains et ivoiriens de l’économie digitale.

Si un secteur de l’économie sénégalaise a su faire face et dompter la pandémie de coronavirus qui a mis le pays à l’arrêt en 2020, c’est bien le numérique. Car, face à la Covid-19 et ses impacts, ‘’le meilleur du numérique s’est manifesté en soutenant la santé, l’éducation et bien d’autres activités productives, grâce au télétravail, notamment’’, a soutenu, hier, le président de la République qui présidait, au Centre international de conférences Abdou Diouf de Diamniadio, la 2e édition du Forum du Numérique, qui se tient ces 26 et 27 novembre 2020. Occasion qu’a saisie le président Macky Sall pour réaffirmer toute l’importance qu’il accorde à la digitalisation des procédures administratives et de l’économie sénégalaise en général.

Les prouesses du secteur numérique face à la maladie ont justifié le choix du thème de cette année : ‘’Le digital au service de la gestion de la pandémie et de la relance de l’économie.’’ Deux moments cruciaux au cours desquels les technologies du numérique ont permis de garder le pays sur de bons rails. Et le chef de l’Etat compte bien saisir la balle au rebond.

Lire aussi l’article : Un forum pour la promotion de la ZES qui devrait générer jusqu’à 20 000 emplois

‘’Nous devons apprivoiser la science, les nouvelles technologies du numérique et tout ce qui est intelligence artificielle, et l’Internet des objets. Que ce soit le Chinois, l’Américain, l’Européen ou l’Africain, nous partons tous du même starting-block. Pour cette génération, la jeunesse africaine n’a pas besoin de tout parcourir pour rattraper le retard de l’Afrique’’, exhorte-t-il.

Un discours qui suit la logique de l’érection de l’économie numérique en priorité par le gouvernement, avec un ‘’impératif à faire du Sénégal numérique en 2025, une réalité au cœur de toutes les activités académiques, économiques, sociales et culturelles’’.

Pour y parvenir, le chef de l’Etat s’est lancé un défi. Celui de réussir la révolution du numérique. Car pour Macky Sall, c’est elle qui définit aujourd’hui, et encore plus dans le futur, les nouvelles lignes de démarcation dans le processus de développement des nations. ‘’Notre pays est doté de tous les outils pour permettre à la recherche, à l’innovation, à la gestion des données de se développer. Nous n’avons pas le choix, il faut que l’Administration se modernise. Alors autant le faire de bon cœur. Nos start-up offrent de formidables opportunités de modernisation du service public, afin qu’il épouse l’ère de son temps’’, s’enthousiasme-t-il.

Quelques-uns de ces outils ont été énumérés par l’ancien ministre de l’Enseignement supérieur, présent lors de cette cérémonie, en sa qualité de président du jury du Grand Prix du président de la République pour l’Innovation numérique. Devant le ministre de l’Economie numérique et des Télécommunications, Yankhoba Diattara, le nouveau président du Conseil économique, social et environnemental, Idrissa Seck, l’ambassadrice de l’Union européenne au Sénégal, Marie Teuw Niane a souligné l’adoption de la stratégie Sénégal numérique SN25, la mise en place du Conseil national du numérique logé à la présidence de la République, la création de l’Université virtuelle du Sénégal (UVS) ou encore l’opérationnalisation du super calculateur, etc., comme quelques pièces du Sénégal numérique.

Mais le Pr. Niane, grand mathématicien, voit surtout un enjeu tout simple dans l’adaptation aux mutations numériques : ‘’Nous devons passer de la peur du numérique qui conduit inéluctablement à un assouplissement de l’Afrique par des puissances et lobbies étrangers et nous engager résolument dans la conquête des connaissances, des compétences et de savoir-faire et savoir-être découlant du numérique pour les mettre au service de la construction de l’Afrique que nous voulons.’’

Digitalisation du système de santé

Pour aller vers cette dématérialisation des services publics, le patronat des entreprises du secteur numérique prend déjà les devants. Comme l’a souligné Antoine Ngom, président d’Optic (Organisation des professionnels des technologies de l’information et de la communication) qui s’est adressé au chef de l’Etat : ‘’Vous aviez souligné, lors du Conseil présidentiel sur la relance économique, la nécessaire accélération de la transformation digitale dans tous les pans de l’économie et de la société. La pandémie de coronavirus a mis en exergue cette nécessité. L’importance de la collaboration entre les démembrements de l’Etat et le secteur privé peut mener à bien l’aménagement numérique du territoire, y compris la transformation digitale des administrations.’’

Dans la matérialisation de cette vision, le leader d’Optic informe que son organisation a écrit à plusieurs administrations pour leur proposer un schéma de collaboration. ‘’Nous avons débuté avec La Poste comme pilote. Nous sommes en train de mettre en place, avec elle, un espace de collaboration pour que le secteur privé apporte sa contribution au programme de digitalisation de La Poste’’, renseigne-t-il, avant de solliciter l’appui du président de la République pour que d’autres administrations en fassent de même.

Toutefois, d’autres projets structurants attendent d’être mis en œuvre dans le digital. Ils auront beaucoup plus d’impact sur les populations. C’est le dossier Patient unique, par exemple. La base de la digitalisation du système de santé, fait remarquer Antoine Ngom. ‘’C’est également la digitalisation du patrimoine, ajoute-t-il. Que ce soit le cadastre, le foncier, l’unification du système de gestion des finances publiques. C’est encore la mise en place de l’identité numérique qui sera la base à partir de laquelle seront construits l’état civil, les passeports, les cartes nationales d’identité, etc. Nous sommes prêts à accompagner cette digitalisation de l’état civil. Dans ce projet qui relève de la souveraineté numérique, le contenu local doit être une réalité’’.

Lamine Diouf – Enquête