Expert en sciences spatiales, l’ivoirien Tidiane Ouattara s’est penché ce 15 juillet lors d’un webinaire organisé par l’entreprise Geomatica sur les défis et opportunités de l’Afrique dans le champ spatial.
Comment impliquer les femmes et les jeunes dans les sciences spatiales ? Quelles politiques de développement spatial à adopter en Afrique? Pourquoi doit-on davantage faire contribuer les secteurs privé et académique dans le domaine spatial? Ce sont quelques unes des thématiques qui ont été abordées ce mercredi 15 juin par le professeur Tidiane Ouattara à l’occasion de la deuxième série du Webinar « Parlons sciences spatiales ». Cette conférence en ligne a été organisée par Geomatica, une entreprise spécialisée dans les solutions géomatiques.
L’Afrique de demain
L’état des lieux que dresse Tidiane Ouattara est partagé entre manque compte tenu du retard accusé par l’Afrique dans ce domaine et espoir pour ses potentialités. Selon lui, le besoin d’impliquer le secteur privé ainsi que les académies dans les politiques spatiales africaines est plus qu’une nécessité. « Si nous voulons aller vers un développement harmonieux dans le domaine spatial, il faut augmenter le nombre de personnes impliqués dans le domaine spatial, donner plus de chances au secteur privé et offrir plus de munitions au secteur académique », juge-t-il.
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Le Chargé de cours et chercheur associé en sciences spatiales et géomatique de l’université de Sherbrooke propose donc de faire de cette faiblesse une force car « partout dans le Monde, l’innovation dans le domaine spatial s’est faite parce que ce sont le secteur privé et le secteur académique qui ont tiré l’espace là où elle est actuellement ».
Tidiane Ouattara a aussi pointé du doigt une problématique essentielle : le rôle et la place de la femme dans le domaine spatial. « Elles sont très peu dans ce domaine, ce n’est pas seulement en Afrique », observe-t-il. C’est pourquoi il pense que les politiques spatiales africaines doivent davantage les inclure.
« La connectivité la plus faible c’est en Afrique mais c’est l’espace qui peut permettre de changer la donne », avance-t-il. La solution est d’après Tidiane Ouattara de se pencher sur ce défi pour apporter des résultats positifs à l’Afrique car les potentialités sont là.
Tidiane Ouattara a aussi évoqué le problème des données en Afrique. « Les données ne sont pas toujours accessibles en Afrique », dit-il. Sur ce point aussi le responsable du développement et de la mise en œuvre du Programme Spatial Africain à la commission de l’Union Africaine constate qu’il n y a pas une certaine solidarité entre les pays africains en matière de données spatiales. Il a également fait savoir que l’accès à ces informations par les populations n’est pas toujours facile.
Reconnaissant que « les compagnies africaines dans le domaine spatial sont naissantes », le professeur Tidiane Ouattara a appelé la jeunesse à redoubler d’efforts et à représenter dignement leur continent en continuant d’entreprendre des projets innovants pour être « ceux qui décideront dans le Monde dans quelques années ».