Le Programme d’appui à l’infrastructure de la commercialisation, à l’ajout de la valeur et à la finance rurale (MIVARF), mis en œuvre en Tanzanie entre 2012 et 2017, a permis aux producteurs et commerçants des zones rurales de tripler leurs revenus sur la période.
Financé à hauteur de 56,8 millions de dollars américains par la Banque africaine de développement, le programme a été déployé dans 32 districts représentant une population totale de 6,1 millions d’habitants, soit 1,2 million de ménages. Environ 78% des bénéficiaires ont indiqué avoir connu une amélioration de leurs revenus, passant en moyenne de 41 dollars en 2012 à 133 dollars en 2017.
« Cette hausse est attribuable à la vente de produits à valeur ajoutée, à l’amélioration de l’accès aux marchés, à l’augmentation de la productivité, à l’utilisation de technologies améliorées, dont le système d’intensification du riz, à l’utilisation de semences améliorées et d’engrais et à une capacité renforcée à négocier de meilleurs prix », explique l’équipe du MIVARF à la Banque, conduite par Salum Ramadhan.
Les petits producteurs et commerçants ont bénéficié également d’un accès amélioré aux marchés agricoles et les pertes post-récoltes concernant les principales cultures vivrières ont été réduites. En effet, les produits agricoles stockés dans 27 entrepôts réhabilités étaient évalués, à la fin de juin 2018, à 1,38 million de dollars. Les revenus tirés de la vente de 76,2 % de ces produits ont atteint 1,94 million de dollars. Les avantages tirés des marchés et des entrepôts du MIVARF comprenaient également un environnement propre et sûr et des espaces plus grands pour les ventes aux enchères.
Les frais de transport sur toutes les routes réhabilitées ont nettement baissé, entre 20 et 50% en moyenne. A titre d’exemple, le coût du transport d’un sac d’oignons, sur la route rénovée menant au marché de Mang’ola à Karatu, a baissé de 1,3 dollar à 22 cents. La durée du transport des produits récoltés est passée de 3 heures et demie en moyenne à 56 minutes.
En aval, l’utilisation des entrepôts du programme a entraîné un fort repli des pertes globales après récoltes de 57 % à 15 %, toutes cultures confondues. La société laitière de Meru, qui fait partie des bénéficiaires, a enregistré un bond de près de 85% de sa production. À la suite de l’aménagement de la chambre froide financée par le MIVARF, sa capacité de production de lait est passée de 400 à 2 200 litres.
« En dépit des défis sur le plan de la couverture, le programme a bien fonctionné grâce à l’efficacité de la communication avec les chargés de liaison au niveau des districts et régions et aux bons rapports établis avec les structures politiques et administratives à ces niveaux », souligne l’équipe du rapport, pour qui les objectifs ont été atteints.
La réalisation du programme MIVARF devrait contribuer à la réduction de la pauvreté et à la croissance économique grâce à l’amélioration des revenus et de la sécurité alimentaire des populations rurales. Il a appuyé les efforts des pouvoirs publics dans ce domaine en renforçant l’accès aux marchés (routes de desserte, centres de marchés, liens commerciaux et installations de stockage) et l’augmentation des produits agricoles à valeur ajoutée.