vendredi, novembre 22, 2024

Emmanuel Macron lâche les intellectuels africains (anciennes colonies) !

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Le président français avait embauché Felwine Sarr. Il lui confia la rédaction d’un rapport sur la restitution des biens cultuels africains ; c’était plutôt iconoclaste sur ce coup-là. Les lignes bougeaient. Ses interlocuteurs cessaient d’être exclusivement des présidents africains.

Emmanuel Macron était-il sincère ? En plein Covid-19, la note polémique « L’effet Pangolin » révèle l’attachement des autorités françaises à l’égard des intellectuels africains. Ils sont des possibles relayeurs de la politique africaine de la France si l’effondrement des régimes africains survenait à la suite de la crise pandémique.

Cette lune de miel avec les intellectuels africains devait connaître son apogée avec Africa 2020. L’Afrique à la conquête des esprits français ! La Covid-19 a tout chamboulé : au lieu d’expliquer l’Afrique telle qu’elle est aux français pendant que le sommet Afrique France s’installerait avec des airs de déjà vu sur les rives de la Garonne, le pays est soudainement confronté à son histoire coloniale à travers « l’effet Floyd ».

Ce qui semble mettre fin définitivement à la relation particulière entre le président français et les intellectuels africains, c’est son discours du 15 juin critiqué dans une tribune dans Le Monde. C’en est trop ! La France, par rapport à l’Angleterre, la Belgique et les Etats-Unis, ne semble pas vouloir accepter cette introspection sur son passé. Les intellectuels s’emportent et règlent leur compte avec le président français. Ils le lui signifient ouvertement leur désaccord et leur désespoir.

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En réalité, ce couple Macron-intellectuel français a toujours joué aux liaisons dangereuses. Depuis l’accession de Macron, les intellectuels africains ont cru naïvement au changement. Ils se sont fait berner au vu du discours du 15 juin.

Emmanuel Macron ne pense plus à l’Afrique. Dans les deux ans à venir, il lui faudra sauver sa tête ! L’élection 2022 se jouera sur sa politique interne et sa capacité à limiter les dégâts occasionnés par la crise socio-économique qui s’annonce terrible en France (plus forte récession au monde en 2020). Sur un plan plus personnel, il ne veut pas revivre l’humiliation de son prédécesseur, François Hollande. Fait inédit sous le Vème république, c’est la première fois qu’un président a retiré (contraint) sa candidature pour un second mandat.

La situation politique en France est somme toute plus simple qu’on ne l’imagine. Une majorité des français soutient sa police, et 47 % des français considèrent le racisme anti-blanc comme une réalité. C’est dire si une prise de parole trop favorable aux mouvements anti-racistes condamnerait à coup sûr les chances d’Emmanuel Macron. Celle-ci plairait aux intellectuels africains mais ces derniers ne vont pas lui faire remporter la prochaine élection. Marine le Pen l’attend en embuscade sur cette question-là.

La part africaine de la France est mise en parenthèse. Et ce le temps de la campagne présidentielle qui a presque démarré prématurément à cause du Covid-19. Les calculs politiciens ont toujours eu raison sur les bonnes intentions. Regardez la déclaration d’Emmanuel Macron sur l’assimilation de la colonisation à un crime contre l’humanité et sa reculade. Les intellectuels africains patienteront !

Par Emmanuel Desfourneaux