L’Agence de l’Informatique de l’Etat (ADIE) a pour mission de mener et de promouvoir en coordination avec les différents services de l’Administration, les autres organes de l’Etat et les collectivités locales, tous types d’actions permettant à l’Administration de se doter d’un dispositif cohérent de traitement et de diffusion de l’information, répondant aux normes internationales en matière de qualité, de sécurité, de performance et de disponibilité.
Ainsi, l’ADIE avait mis en place, dans le cadre du projet d’intranet gouvernemental et administratif, un réseau autonome de téléphonie fixe et mobile pour les appels au sein de l’administration.
Conséquemment, dans un premier temps, 6 000 téléphones mobiles et 4 000 fixes ont été déployés dans les ministères et entités administratives. Ce qui avait fait que les agents bénéficiaires de ces appareils communiquaient gratuitement entre eux sans passer par les opérateurs de télécommunication.
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Malheureusement, malgré les millions qui ont été dépensés, ce projet de téléphonie a connu un échec lié à plusieurs manquements.
D’après le rapport 2015 de la Cour des Comptes, c’est à cause de la sous utilisation du réseau avec différents facteurs comme:
L’insuffisance du nombre de terminaux déployés : 6000 téléphones mobiles et 4000 téléphones fixes pour une administration dépassant les 120.000 agents ;
Le protocole CDMA dont ils sont dotés restreint la communication uniquement entre agents de l’administration disposant du même terminal.
Le manque de communication de l’ADIE sur ces produits nouveaux qui venaient changer les habitudes des usagers.
Ce qui a eu comme conséquence, l’abandon par les bénéficiaires. Les agents ont préféré se limiter aux réseaux des opérateurs privés pour plus de sécurité, de discrétion et de confidentialité, même si une avancée considérable a été notée dans la deuxième phase, avec l’introduction de la typologie GSM à côté du CDMA. Cela a permis d’associer deux puces (opérateur privé et Etat) dans le même terminal.
Toutefois, le nombre de terminaux déployés reste toujours très insuffisant pour une utilisation optimale du réseau : sur 50.000 terminaux prévus, seuls environ 5.000 ont été déployés au moment du contrôle. En somme, au regard des statistiques d’appels et des frais de communication que continuent de supporter les différentes administrations au profit des réseaux privés, force est de reconnaître que les économies attendues sont loin d’être réalisées.