Une concertation régionale entre divers acteurs du système financier de l’Union économique et monétaire de l’Afrique de l’Ouest s’est ouverte lundi à Dakar en vue de « construire un écosystème de paiement diversifié, inclusif, pratique et efficient ».
La vision de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) est de « mettre en place en 2020 une plateforme régionale permettant les échanges de compte à compte, quels que soient le type de compte, les acteurs, les instruments et les canaux de paiement utilisés, à travers le GIM-UEMOA », a indiqué le vice-gouverneur de la BCEAO, Abdoulaye Diop.
Il s’agit avec ce projet d’aller vers « l’adoption des services instantanés, disponibles 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 basés sur des exigences de qualité et de sécurité », a souligné le vice-gouverneur.
Telles sont selon Abdoulaye Diop les « caractéristiques essentielles de la future plateforme » qui va simplifier la vie des usagers.
« Les experts ont été unanimes pour dire que des paiements plus rapides sont importants pour améliorer les performances économiques des entreprises », a souligné le vice-gouverneur de la BCEAO, ancien ministre de l’Economie et des Finances du Sénégal.
Avec ce projet, le nouveau système viendra « compléter et enrichir les infrastructures financières de l’Union pour apporter aux populations des services de paiement de proximité à coût abordable, plus rapide, qui offrent une connectivité totale à tous les types de paiements numériques ».
Cela devrait contribuer au « renforcement de l’inclusion financière », a ajouté M. Diop.
« L’organisation de la présente concertation marque une étape capitale dans la conduite du projet d’interopérabilité des services financiers numériques et consacre la fin de la phase de cadrage, au cours de laquelle, la Banque centrale s’est investie, à travers les modalités de mise en œuvre du projet », a-t-il dit à l’ouverture officielle de la rencontre au siège de la BCEAO, à Dakar.
Le projet d’interopérabilité des services financiers numériques dans l’UEMOA, lancé depuis avril 2017, a permis selon Abdoulaye Diop d’identifier « les principales caractéristiques de la future plateforme, les attentes des acteurs ainsi que les défis à relever pour la construction d’un écosystème financier efficient et propice à la stabilité et à l’inclusion financière ».
Il s’avère toutefois nécessaire de relever « certains défis comme la sécurité globale du système qui doit être renforcée pour maintenir la confiance des usagers et la qualité des services », a indiqué Abdoulaye Diop.
Il y a également lieu « d’accorder une attention particulière à la protection des données personnelle des usagers, à la robustesse de la plateforme, à la lutte contre la fraude, le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme ».
Les travaux qui prendront fin mercredi permettront de finaliser le plan de développement du projet d’interopérabilité des services financiers numériques.
Pour le représentant-résident de la Banque africaine de développement (BAD) au Sénégal, Adam Amoumoun, le plan constituera le document de référence du projet et détaillera la stratégie de réalisation de l’interopérabilité des services financiers numériques de l’UEMOA, assortie de la feuille de route pour chaque acteur.
La réalisation de cette plateforme « est un pas majeur pour l’inclusion financière des populations », a-t-il relevé.
L’interopérabilité est généralement définie comme la capacité de plusieurs systèmes à échanger des informations entre eux sans restriction d’accès, selon la BCEAO.