samedi, novembre 23, 2024

Lancement de Vroomiste, la version béninoise de Blablacar

0 commentaire

Vroomiste est une application web et mobile de co-déplacement à moto ou en voiture, visant à faciliter les courses quotidiennes et les voyages, à moindre frais et sans perte de temps. Elle s’adapte au contexte sécuritaire béninois tout en essayant de développer la vie en communauté.

« Tout est parti des congestions sur nos routes, surtout aux heures de pointe. J’avais un vilain plaisir à voir comment les voitures et les motos ont du mal à circuler par manque d’infrastructures routières. Des étudiants ou fonctionnaires sollicitent les services des taxis parce qu’ils n’ont pas un moyen de transport. Dans le même temps, certains citoyens se rendent au même endroit qu’eux avec leurs propres engins. »

Alors étudiants en 3ème année de Génie Informatique, Christel Adammado et Roméo Gbongbon, en voulant corriger cette maldonne, ont développé une solution numérique mettant en relation les usagers de la route désireux de partager le même trajet. Leur idée ayant épousé le concept de Blablacar en France, ils se sont inspirés de son fonctionnement. Vroomiste est l’interface qui établit le contact, préalable à la négociation du co-déplacement moyennant une somme négociée entre les deux parties, et qui servira à amortir les frais de carburation et d’usure du moyen mis à disposition pour la course.

Sécuriser le co-déplacement

Sur la plateforme de l’application Vroomiste, défilent des propositions de trajet. Pour y adhérer, il faut avoir un compte sur la plateforme en renseignant son nom, prénoms, numéro de téléphone et un mot de passe, accompagnés d’une photo. La validation de cette inscription est soumise à l’envoi uniquement d’une copie de la pièce d’identité pour les détenteurs d’une moto. Et complétée d’une photo de plaque d’immatriculation pour les voitures. En cas de covoiturage, cette exigence vise à garantir aussi bien la sécurité du conducteur que celui du passager.

Avant le départ, le trajet est publié sur la plateforme. Un message privé renseigne chacune des parties sur les informations personnelles de l’autre, les données liées à la course et les contacts. Sur les lieux de rendez-vous, le conducteur vérifie les informations personnelles nominatives sur la carte d’identité du passager. Si le moyen de locomotion est une voiture, le passager reçoit la photo de sa plaque d’immatriculation qu’il pourra contrôler le jour du trajet. Un autre gage de sécurité : tout co-déplacement commence sur une place publique et s’achève dans un lieu bien connu.

« […] nous faisons beaucoup plus de social »

De même, « nous proposons un système de communauté. Vous avez la possibilité de créer une communauté au nom d’une entreprise ou d’une école sur la plateforme. Un responsable au sein de la structure pourra valider les informations fournies. Ces personnes sont appelées à faire le trajet entre elles, dans le souci de développer un climat de confiance et d’élargir le taux d’utilisation de la plateforme », argumente Christel Adammado, cofondateur de la plateforme.

Dans sa mise en œuvre, Vroomiste vient prendre une part de marché aux 500 mille conducteurs de taxi-motos du Bénin, qui font de la course à la demande leur gagne-pain. Mais pas totalement. L’application aux 5 000 téléchargements n’est pas ouverte 24h/24 et ses trajets commencent les matins à partir de 6h30 et prennent fin à 21h du soir. Au-delà de cela, elle veut régler les problèmes d’embouteillage et de pollution atmosphérique occasionnés par les taxi-motos et qui ont de lourdes conséquences sur la santé des populations.

« Pour les débuts, nous faisons beaucoup plus de social pour attirer beaucoup d’utilisateurs, lance Roméo. A la longue, nous allons procéder à des abonnements mensuels très minimes, et qui donneront accès à toutes les fonctionnalités de la plateforme. » Même si ses cofondateurs souhaitent davantage sensibiliser les populations sur le bien-fondé de leur initiative, ils ambitionnent « d’expérimenter [sous peu] Vroomiste dans d’autres pays africains parce que le Bénin n’est pas le seul pays à rencontrer de tels problèmes. »

Michaël Tchokpodo

(Source : CIO Mag 2019)