« L’utilisation d’internet explose en Afrique, principalement à partir des périphériques mobiles. Selon une récente étude d’Internet Society, 23 % des téléphones portables auront accès à Internet en Afrique d’ici la fin de l’année 2016 et les usages montrent déjà une forte montée des réseaux sociaux. C’est-à-dire que nous sommes là, au début d’un phénomène d’une ampleur continentale inégalée. Education, formation, coopération, culture, livres, etc., les rapports humains avec et dans toutes ses activités vont être bouleversées. «
Cette introduction donne le ton à l’ouvrage « L’Afrique au rendez-vous des réseaux sociaux » par Assane FALL et Alassane NDIAYE avec la participation de Frédéric FAPPANI, un essai de cinquante pages, édité par Edilivre ©. Mais avant d’aller en profondeur, il convient de noter que l’ouvrage n’est pas un « condensé technique » comme le disent si bien les auteurs. Alors ne vous attendez pas a une flopée d’astuces pour réussir avec Internet et stuffs like that. Il est plutôt composé d’un ensemble de « propositions porteuse d’un nouveau regard et d’une nouvelle pensée à un moment donné, qui est vu et pensé, par deux jeunes africains… pas plus, mais pas moins« …non plus.
L’Afrique des profondeurs et les réseaux sociaux
Le fil conducteur principal de cet essai est en grande partie parsemé de plaidoiries ou de récit de jeunes africains, qui à travers les réseaux sociaux, ont réussi, soit à défendre des causes, soit à trouver des partenaires dans le cadre par exemple de l’organisation d’événements sociaux, soit tout simplement à « libérer » la parole, le talent, l’image et le génie africain car « L’Afrique ne s’enferme plus dans l’Afrique. L’Africain ne s’isole plus comme un oiseau esseulé dans le désert. » On appréciera le clin d’œil poétique, dû certainement à l’appétence des auteurs à cette discipline, qui jalonne tout le long de l’ouvrage de rimes évoquant le rapprochement géographique des peuples et pour ainsi dire, la disparition des frontières : « L’ouverture a contribué à la chute des murs. L’aventure dans les TIC s’oppose à toutes fermetures. »
Rien de nouveau à l’horizon.
Trop axé plaidoirie et militantisme (il n’existe pas que des blogs buzz militants ou d’activiste politiques, lobbyistes.),et je me passerai de cette analogie entre les réseaux sociaux et l’ONG CNRJ, l’ouvrage a ce mérite, le seul d’ailleurs que je trouve, celui de rajouter une couche de vernie sur l’enlisement, l’accaparement des réseaux sociaux de ce que sont véritablement les enjeux des usages et fondements du Web et de l’Internet par extension. En effet « Il s’agit donc là d’un essai de faire le point et d’envisager des perspectives liées à l’avènement des nouveaux médias ». Rappelez-vous, ce n’est pas un ouvrage technique ou d’astuces et malheureusement pour ma peine, il fait plus état de ce qui est déjà connu, sans donner l’opportunité véritablement à une profonde réflexion de l’avenir justement des usages du Web. « L’Afrique se doit d’être au rendez-vous des réseaux sociaux » certe, mais le réseau social le plus puissant du monde ne croit qu’aux données et axe ses investissements dans quelque chose de totalement différent du monde merveilleux de Facebook, Whatssup Instagram etc tels qu’ils nous sont présentés. Facebook se tourne vers le développement de technologie du future (Disparition du smartphone, Réalité virtuelle et Réalité augmentée), pour nous maintenir dans cette bulle du « Sharing« . L’intelligence étant « la chose la mieux partagée au monde« , il conviendrait que le cultivateur de Kédougou puisse atteindre le niveau de compétence et de standing que son homologue de Moscou via Internet. Les enjeux dépassent le cadre simple du partage, encore faudrait-il avoir quelque chose à partager. Les rançonwares, les cyber attaques, la manipulation etc font aussi parti de ce tableau du web, qui sans doute évoque cet « écroulement symbolique dans lequel est tombée l’Humanité« . Ce même écroulement qui engendre la dépossession de l’homme ultra-connecté par rapport à lui même et par rapport à la communauté en general.
Dans tout les cas l’ouvrage « L’Afrique au rendez-vous des réseaux sociaux » de Assane FALL, Alassane NDIAYE et Frédéric FAPPANI interpelle les esprits critiques, un attribut que l’Homo Connectus a de nos jours et de manière de plus en plus affinée. Prix e.book 1,66 € = 1 300 FCFA (Plus les frais) chez Edilivre. Achez le