Le Premier Ministre Ousmane Sonko a réuni, ce mardi 18 mars 2025, à la Primature, les ministres concernés par la réforme de l’état civil. Si la rencontre a évoqué de nombreux défis liés à l’enregistrement des actes de naissance, de mariage et de décès, elle a surtout marqué une avancée majeure vers la digitalisation intégrale du système d’état civil sénégalais.
Face aux dysfonctionnements persistants du système actuel et au fléau de la fraude documentaire, le gouvernement a décidé d’accélérer l’informatisation et la sécurisation des données d’état civil.
Dans ce cadre, le Ministre de l’Urbanisme, des Collectivités territoriales et de l’Aménagement des Territoires, en collaboration avec le Ministère de la Communication des télécommunications et du Numérique , a reçu pour mission de faire de la digitalisation de l’état civil une priorité des projets du New Deal Technologique. Cette stratégie vise à moderniser les infrastructures, garantir l’interconnexion des services publics et renforcer la sécurité des données des citoyens.
Le Premier Ministre a également insisté sur l’interopérabilité entre les différents systèmes d’information des ministères impliqués. Une meilleure synchronisation entre les services de l’état civil, de la justice, de la santé et de l’éducation permettra une gestion plus efficace des documents officiels et éviterait les lenteurs administratives souvent dénoncées par les usagers.
Un cadre légal renforcé pour accompagner la transformation gigitale
Conscient que la transition numérique de l’état civil nécessite une base juridique solide, Ousmane Sonko a ordonné l’adoption rapide du projet de loi sur l’informatisation de la gestion de l’état civil. Ce texte, accompagné de ses décrets d’application, viendra officialiser l’ensemble des mesures prises en faveur de la digitalisation et assurer un cadre réglementaire pour la protection des données personnelles.
Par ailleurs, le Premier Ministre a exigé un audit financier des projets de digitalisation de l’état civil afin de garantir une gestion rigoureuse et transparente des fonds alloués à cette transformation.
Des Impacts Concrets pour les Citoyens
La modernisation du système d’état civil aura un impact direct sur la vie des Sénégalais, notamment pour :
- Les citoyens : des procédures simplifiées et accélérées pour l’obtention d’actes de naissance, de mariage et de décès.
- Les élèves et étudiants : une meilleure prise en charge des enfants sans état civil, notamment à travers l’identification précoce dans les écoles et Daaras.
- La diaspora : une gestion plus efficace des demandes d’état civil dans les consulats, facilitant l’obtention de documents administratifs.
- La lutte contre la fraude : une meilleure traçabilité et sécurisation des actes d’état civil, réduisant les risques de falsification.
Avec le programme NEKKAL, le Senegal a réussi à numériser et indexer 20 millions d’actes et 10 millions reste encore à traiter. Mais « nous sommes extrêmement en retard », constate le Premier ministre, prenant pour exemple la Mauritanie qui a réussi la digitalisation de son État civil avec seulement 30 millions de dollars, alors que le Sénégal a déjà dépensé 180 millions d’euros rien que pour les passeports.
« On risque d’aller à 200 milliards de FCFA sans avoir de livrables, alors qu’il y’a des pays à côté qui ont des plateformes parfaites avec 7 fois moins de dépenses» a insisté le chef du gouvernement.
Avec ces nouvelles mesures, le gouvernement sénégalais affirme sa volonté d’ancrer définitivement l’état civil dans l’ère du numérique. Un pas de plus vers une administration plus moderne, plus efficace et plus proche des citoyens.