L’Afrique francophone possède un immense potentiel pour devenir un hub technologique majeur, mais des freins réglementaires et structurels ralentissent encore son émergence. À l’approche de l’Africa Gate to Growth Forum (AGGF 2025), un événement clé pour l’innovation et l’entrepreneuriat numérique, Maitre Lassiney Camara, avocat d’affaires et expert du cadre réglementaire, partage son analyse.
Quels sont les défis législatifs qui entravent la croissance des startups ? Comment attirer les investisseurs internationaux, notamment ceux de la Silicon Valley ? Quel rôle doivent jouer les institutions régionales comme la CEDEAO et l’Union Africaine pour bâtir un environnement propice à l’innovation ?
Dans cet entretien exclusif avec Socialnetlink, Maitre Lassiney Camara décrypte les enjeux et opportunités qui façonneront l’avenir de la tech africaine.
En tant qu’avocat d’affaires avec une bonne compréhension du cadre réglementaire et de l’environnement des affaires, quels cadres légaux ou réglementaires freinent, selon vous, l’émergence de hubs technologiques en Afrique francophone, et comment les améliorer ?
Principalement, les régulateurs et les différentes réglementations, notamment en matière bancaire et financière, doivent certes assurer la fiabilité et la sécurité du secteur. Cependant, ils doivent également anticiper et s’adapter aux évolutions rapides de cette industrie, dont l’essence repose sur la créativité et la rapidité.
Vous accompagnez régulièrement des acteurs majeurs de l’industrie du numérique, en plus de soutenir Africa Fintech Forum et ses startups dans leur expansion. Quels conseils donnez-vous généralement aux startups qui cherchent à séduire des investisseurs internationaux, notamment dans la Silicon Valley ?
Avant toute chose, ces startups doivent proposer des produits et services qui répondent à un besoin réel sur le marché. Ensuite, elles doivent élaborer un plan d’affaires aligné avec les standards internationaux. Enfin, elles doivent veiller à la conformité de leur structure juridique et de leurs activités aux législations en vigueur, qu’il s’agisse de réglementations fiscales, sociales, environnementales ou autres.
La Côte d’Ivoire affiche des ambitions fortes pour devenir un hub technologique. Quels sont les éléments structurels ou stratégiques qui soutiennent cette vision ?
L’Etat doit en premier lieu garantir l’existence d’infrastructures adéquates, un domaine dans lequel l’ANSUT accomplit déjà un travail remarquable. Ensuite, il est crucial de mettre en place un cadre juridique, fiscal et réglementaire incitatif. Enfin, la formation et l’encadrement continu des acteurs sont indispensables, via des événements comme AGGF 2025, qui favorisent la coopération, le transfert de compétences et la recherche avec les meilleurs acteurs mondiaux.
Quel rôle jouent les institutions régionales comme la CEDEAO ou l’Union Africaine dans la création d’un environnement favorable à l’innovation et à l’entrepreneuriat en Afrique ?
Ces organisations doivent s’efforcer d’harmoniser les législations afin de créer un marché numérique unifié en Afrique. Un tel marché, fort de millions de consommateurs, deviendrait incontournable pour les investisseurs et acteurs de l’industrie. La CEDEAO a déjà avancé dans ce domaine, tandis que l’Union Africaine, avec la ZLECAF, pourrait transformer l’avenir du continent. Par ailleurs, Smart Africa constitue un levier stratégique qui mérite davantage de moyens et d’initiatives privées pour soutenir l’action publique.
Enfin, l’Africa Gate to Growth Forum (AGGF 2025) représente une formidable plateforme. Quels résultats concrets espérez-vous voir émerger pour les participants, tant du côté des startups que des investisseurs ?
Pendant ces dix jours d’échanges intensifs au cœur de la révolution numérique mondiale, les participants ressortiront transformés. Ils reviendront avec une version améliorée de leurs compétences et un réseau de partenaires stratégiques et financiers.
Imaginez-vous ces dix jours de workshops, de case studies, de pitchs et d’entretiens, de sessions de transfert de savoir-faire avec des experts qui façonnent le monde numérique ! Nos participants deviendront rapidement les Ivoir Tech Champions que nous recherchons.
Rendez-vous donc bientôt, après AGGF 2025, pour découvrir ces nouveaux talents africains !