Cela fait quatre mois que le Premier ministre Ousmane Sonko a émis ses accusations contre l’ancien régime, l’accusant de tripatouillage des comptes publics. Depuis lors, tout le monde attend la Cour des comptes, chargée de la certification du rapport à l’origine de ces accusations.
Au début de ce mois, le Premier ministre lui-même annonçait que le rapport serait bientôt sur sa table. Pourquoi le gouvernement, qui semblait si pressé, tarde-t-il encore à le rendre public ? À moins que la haute juridiction n’ait demandé des informations supplémentaires, cette lenteur reste inexpliquée.
En attendant, la polémique a été ravivée par le dernier rapport de l’ANSD sur la Situation économique et sociale nationale (SESN) 2022-2023. L’Agence nationale de la statistique et de la démographie confirme en tout cas les chiffres avancés par l’ancien ministre des Finances, Moustapha Ba. Celui-ci évaluait l’encours de la dette de l’administration publique centrale à 11 782,8 milliards de F CFA, soit 68,4 % du PIB en 2022, et à 13 797,8 milliards de F CFA en 2023.
“En 2022, la dette publique était composée de 10 097,9 milliards de F CFA de dette extérieure (85,7 %) et de 1 684,8 milliards de F CFA de dette intérieure (14,3 %). En 2023, la dette extérieure s’élève à 9 244,5 milliards de F CFA (67 %) et la dette intérieure à 4 553,3 milliards de F CFA (33 %). Les engagements sous forme de garanties s’élèvent, en cumul, à 649,0 milliards de F CFA en 2022 et à 570 milliards de F CFA en 2023.”, informe la source.
Nous sommes donc loin des chiffres annoncés par le régime actuel, et seule la Cour des comptes pourrait permettre de clarifier définitivement ce désordre dans les comptes publics.
Avec Enqueteplus