Aka Tech Talks, le rendez-vous des acteurs de l’écosystème tech, s’est tenu ce samedi à Dakar au Cinéma Pathé. Organisé par Akassaa, l’événement a rassemblé des startups, des acteurs du secteur, des partenaires et des personnalités influentes. Cette rencontre a mis en avant le génie des intervenants à travers des récits passionnants et des storytelling inspirants qui façonnent le Sénégal. Parmi les intervenants, Social Net Link a particulièrement retenu les interventions marquantes de Maram Kaïré et Djiba Diallo.
« Si nous devons réinventer l’Afrique, c’est se poser la question de l’Afrique dans ce qui nous attend. Nous sommes dans une situation très complexe. Ce que nous prenions comme acquis, le développement occidental est en train d’être remis en question. Donc la place de l’Afrique dans le développement mondiale, c’est la question qu’on doit se poser quand on parle de réinventer ce continent », a déclaré Maram Kaïré, premier Sénégalais à voir son nom attribué à un astéroïde.
Classé parmi les 500 Africains les influents, Maram Kaïré est largement revenu sur ‘’l’économie verte’’. ‘’En astronomie, on est en train de faire des progrès incroyables. Surtout quand il s’agit de découvrir d’autres planètes…. On est en train de se poser la question de savoir est ce qu’il y a d’autres planètes qui tournent autour d’autres étoiles que le soleil’’.
Il ajoute :«En 1995, la découverte est tombée. L’équipe de Michel Mayor Didier Queloz confirme autour d’une étoile qui s’appelle 51 Pegasi b. On a découvert une planète qui tourne autour de cette étoile qui ne tourne pas autour du soleil. Ce qui veut dire qu’une étoile voisine du Soleil a ses propres planètes (…) »
Dans le domaine de la santé, Maram Kaïré note que l’utilisation des données satellitaires nous permet d’anticiper sur «les zones à risque ou y a les proliférations des larves de moustiques, on arrive à les détecter, les points d’eau, la quantité d’eau et à partir de là, on peut savoir oui ou non, s’il y a risque de prolifération et on peut intervenir sur ces zone».
Aujourd’hui, grâce au satellite, on peut avoir des échantillonnages des bandes passantes. Savoir là où on peut pêcher ou ne pas pêcher, détecter les gros navires qui font de la pêche illégale. Au Sénégal, avec les données satellitaires, »nous avons la possibilité de détecter une fuite de pétrole avant que cela n’atteigne même 50 cm’’.
Pour lui, le spatial apport une réponse concrète à un monde en perpétuelle mutation. ‘«La technologie, est au porté de l’Afrique. C’est pourquoi l’Afrique a fait du spatial une ambition. Aujourd’hui nous sommes à 22 agences spatiales qui sont créées sur le continent. Le Sénégal est la 22e agence. Il y a une quarantaine de satellites qui ont été lancés ces 20 dernières années. Et on pense que d’ici 2030, on devait être à une centaine de satellites lancés depuis le continent.»
Partant de la ‘’UNE de journal économiste, un hebdomadaire britannique’’, qui parlait de l’Afrique en titrant que ‘’l’Afrique est un continent sans espoir’’, ‘’The hopeless continent’’, Djiba Diallo, Senior Fintech Advisor chez Ecobank, est une visionnaire passionnée par la science, la technologie et le développement de l’Afrique. Elle soutient qu’en Afrique, nous avons une mauvaise image de nous même. ‘’Donc il ne faut pas s’attendre à ce que les autres nous traitent différemment’’.
L’Afrique est le leader mondial avec 912 milliards de comptes actifs sur 1400 milliards dans le monde
Pour elle, si l’on cherche plus dans tout ce que nos ancêtres ont accumulé en termes de connaissance, on pourra aller loin. Évoluant dans le monde de la finance digitale, Djiba Diallo soutient qu’en Fintech, le nombre de services liés au wallet, il y en a 310 dans le monde, 356 sur l’Afrique Subsaharienne. Le nombre de comptes digitaux financiers dans le monde est estimé à 1,75 milliards, 835 millions sont en Afrique.
Tous les 30 jours, on a 435 millions de comptes qui sont actifs. 234 millions qui sont actifs en Afrique subsaharienne. 85 milliards de dollars transitent par les comptes dans le monde. 62 milliards de comptes transitent uniquement Afrique. Sur les 1400 milliards de dollars de transaction qui sont faites, 912 milliards sont en Afrique. Suffisant pour dire que l’Afrique est le leader mondial dans le cadre des services financiers.