mardi, septembre 17, 2024

SpaceX tente l’inédit avec la première sortie spatiale privée de l’histoire

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SpaceX doit tenter dans la nuit de mercredi à jeudi la première sortie spatiale privée de l’histoire, une entreprise risquée dont la retransmission en direct s’annonce saisissante.

La mission Polaris Dawn a été lancée sous l’impulsion du milliardaire Jared Isaacman, 41 ans, qui sera l’un des deux passagers à s’aventurer brièvement hors du vaisseau. La deuxième sera Sarah Gillis, une employée de SpaceX.

Les deux autres membres de la mission, le pilote Scott Poteet et l’autre employée de SpaceX Anna Menon, resteront assis à bord de la capsule Dragon afin de s’assurer que tout se passe comme prévu.

Le vaisseau n’étant pas équipée de sas, l’équipage entier sera toutefois exposé au vide spatial une fois l’écoutille ouverte.

Le but de l’opération est de tester les toutes premières combinaisons de l’entreprise d’Elon Musk, destinées au vide spatial, blanches et au look futuriste.

La sortie doit être tentée jeudi à 06H23 GMT à une altitude d’environ 700 km au-dessus de la Terre — la Station spatiale internationale (ISS) évolue elle à environ 400 km d’altitude. Une autre opportunité est possible à la même heure vendredi.

Jared Isaacman et Sarah Gillis doivent sortir à tour de rôle, durant 15 à 20 minutes chacun.

Ils ne flotteront pas sans attache dans l’espace, mais se serviront d’une structure dénommée Skywalker, placée sur l’avant de la capsule et composée de barres, pour se tenir et effectuer des mouvements.

« On donnera un peu l’impression de danser », a expliqué Jared Isaacman le mois dernier lors d’une conférence de presse.

Les combinaisons sont reliées par des cordons au vaisseau pour les fournir en oxygène notamment.

Au total, la sortie doit durer environ deux heures — soit bien moins que les sorties d’astronautes d’agences gouvernementales à l’extérieur de l’ISS, où ceux-ci effectuent en outre des tâches très techniques.

Look tellement cool

Malgré tout, compte tenu de l’altitude et des circonstances, « le risque n’est pas de zéro, c’est certain », a commenté pour l’AFP Sean O’Keefe, ancien patron de la Nasa. « Et il est sans aucun doute plus élevé que tout ce qui a été accompli par le secteur commercial jusqu’ici. »

Depuis la premières sortie dite « extravéhiculaire » réalisée en 1965, toutes ont jusqu’ici été réalisées par des astronautes professionnels.

Les combinaisons des quatre aventuriers sont dérivées de celles déjà utilisées par SpaceX à l’intérieur de ses vaisseaux.

Elles ont subi plusieurs améliorations pour pouvoir résister à des températures extrêmes ou améliorer leur mobilité. La visière procure une protection thermale et aux rayons du soleil.

Elles sont aussi équipées d’une caméra, et des informations sur la pression, la température et l’humidité de la combinaison sont directement affichées dans le casque.

« C’est une combinaison incroyable. Cela a pris beaucoup de temps pour en arriver là », a souligné Sarah Gillis en août. « Et leur look est tellement cool. »

SpaceX souhaite pouvoir à l’avenir en produire « des millions », afin de permettre à l’humanité de devenir une espèce multiplanétaire — son but affiché.

« Un jour, quelqu’un pourrait en porter une version sur Mars », c’est donc « un grand honneur » de les tester, a dit Jared Isaacman, patron de l’entreprise financière Shift4.

Exploration commerciale

La mission, qui prévoit par ailleurs une trentaine d’expériences ainsi qu’un test de communication laser, a décollé mardi de Floride pour environ cinq jours.

Dès le premier, la capsule s’est aventurée jusqu’à 1.400 km d’altitude, soit plus loin que tout équipage depuis les missions lunaires Apollo, il y a plus d’un demi-siècle.

Polaris Dawn marque une nouvelle étape dans l’exploration commerciale de l’espace, son commandant Jared Isaacman défendant l’utilité des investissements privés pour accélérer la conquête du cosmos.

Polaris Dawn inaugure le programme Polaris, annoncé il y a deux ans et demi et qui doit comporter trois missions.

Après une deuxième similaire à celle en cours, la troisième doit elle être le premier vol avec équipage de la méga-fusée Starship de SpaceX, actuellement en développement et destinée à des voyages vers la Lune et Mars.

 

Par AFP