Daouda Djiba, cofondateur de la communauté Galsen IA, a exhorté les autorités sénégalaises à mobiliser plus de moyens et de ressources pour développer l’intelligence artificielle (IA) dans le pays. S’exprimant lors de la conférence Deep Learning Indaba 2024, qui se déroule à Dakar depuis le 1er septembre, l’expert a insisté sur l’importance d’investir dans l’entraînement des modèles IA.
« Dans un avenir proche, l’évolution de l’intelligence artificielle n’attendra personne. Les pays africains doivent impérativement se mettre à niveau. Cela nécessite de développer les compétences locales, en formant des talents à travers des programmes de certification, et en utilisant des ressources comme les supercalculateurs pour entraîner les modèles. Malheureusement, au Sénégal, ces ressources restent insuffisantes », a déclaré Daouda Djiba.
Même s’il reconnaît la présence de supercalculateurs et de datacenters dans le pays, Djiba a déploré que la communauté IA n’en bénéficie pas suffisamment. « Ces ressources doivent être mises à la disposition de la communauté. Sinon, c’est un manque à gagner », a-t-il ajouté lors d’un entretien avec Social Net Link.
Indaba 2024 : Un rendez-vous de l’IA en Afrique
Des chercheurs, étudiants et experts du numérique participent à cette conférence, qui a débuté lundi à l’Université Amadou Mahtar Mbow (UAM) de Diamniadio. L’objectif de l’événement est de promouvoir la recherche en intelligence artificielle sur le continent africain.
Le programme de cette 6e édition du Deep Learning Indaba comprend des conférences, des ateliers et des sessions de réseautage, permettant aux participants de partager leurs recherches, de discuter des dernières avancées en matière d’apprentissage profond, et de collaborer sur des projets innovants. Cet événement, qui se poursuit jusqu’à samedi, rassemble plus de 47 nationalités avec plus de 750 participants.
Le Sénégal, un choix stratégique
Le choix du Sénégal pour accueillir cette édition n’est pas anodin, selon Daouda Djiba. « Plusieurs facteurs expliquent ce choix. D’abord, le Sénégal est un pays francophone, ce qui est important pour la communauté IA africaine. Ensuite, il y a un écosystème dynamique avec des initiatives locales, comme les Indaba X, la communauté Galsen IA, et le IA Hub Sénégal . Enfin, le pays a adopté une stratégie nationale sur l’intelligence artificielle », a-t-il précisé.
Depuis sa création en 2017, le Deep Learning Indaba a pour ambition de renforcer la communauté africaine de l’apprentissage profond . Les éditions précédentes se sont tenues en Afrique du Sud ( 2107 et 2018) , au Kenya ( 2019), en Tunisie ( 2022) au Ghana, ( 2023) et au Nigeria. L’édition 2020 s’était déroulée virtuellement en raison de la pandémie de Covid-19.
Le thème de l’édition 2024, “Xam Xamle”, est un hommage à la romancière Mariama Bâ et à l’historien Cheikh Anta Diop. Ce terme en wolof signifie « l’acquisition et le partage des connaissances », un message en phase avec l’esprit du Deep Learning Indaba.