dimanche, septembre 1, 2024

TikTok : vers l’interdiction au Maroc?

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Le Tiktok marocain est, une fois de plus, sous les feux de la critique. Une mise en scène qui n’attend que l’ouverture du bal du Parlement en octobre. Des discussions et négociations sont attendues concernant une éventuelle interdiction de la plateforme de médias sociaux populaire.

Les préoccupations concernant l’influence de la plateforme sur les valeurs sociétales, en particulier sur la jeunesse du pays, sont au cœur du débat. Des sources bien informées au sein de la Commission de l’Éducation, de la Culture et de la Communication de la Chambre des représentants prévoit de remettre en avant un projet de loi initialement déposé pour interdire TikTok.

De nombreux Marocains expriment une inquiétude croissante concernant le type de contenu présent sur cette plateforme et cette campagne répond à leurs préoccupations. La proposition d’interdiction ne date pas d’aujourd’hui. La question a été soulevée il y a plusieurs mois, mais n’a pas réussi à susciter un soutien significatif. Cependant, les critiques récentes ont ravivé le débat, remettant la question au premier plan de l’agenda législatif.

Si le Maroc décide d’interdire TikTok, il ne sera pas le seul pays à le faire. De nombreux pays comme la Jordanie, ont déjà pris des mesures pour interdire le site en raison de préoccupations similaires concernant ses effets sur les mineurs?

Ce sujet devrait être fortement discuté et analysé lors de la prochaine session législative, qui commence en octobre. Alors que les législateurs se préparent à réexaminer la proposition, la discussion tournera probablement autour de la recherche d’un équilibre entre la préservation des normes sociales et le pouvoir croissant des médias numériques.

Le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, avait mentionné dans une déclaration après l’annonce de l’intention de soumettre cette proposition, la difficulté de fermer ou d’interdire « TikTok » et « Facebook », car ces deux plateformes appartiennent à de grandes entreprises situées en dehors des frontières de l’autorité marocaine.

Cela intervient alors que la plateforme TikTok a connu un détournement sans précédent au Maroc, devenant une source de revenus pour un groupe de cityens “au détriment de l’honneur et de la décence”, selon les dires des opposants de cette plateforme.

« TikTok » est une application de création de courtes vidéos, détenue par la société chinoise « ByteDance », lancée en 2018, qui jouit d’une grande popularité en Chine et dans le monde.

De nombreux pays se préoccupent également de la sécurité de « TikTok » et de ses relations avec la Chine, en tête desquels les États-Unis. En mars 2024, la Chambre des représentants américaine a adopté à une large majorité un projet de loi contraignant «TikTok» à se séparer de sa société mère chinoise sous peine d’interdiction aux États-Unis.

De nombreux pays ont également interdit « TikTok » sur les appareils gouvernementaux par crainte de la divulgation d’informations sensibles lors du téléchargement de l’application. « TikTok » dément les accusations selon lesquelles elle collecterait plus de données sur les utilisateurs que d’autres entreprises de médias sociaux, qualifiant l’interdiction de « désinformation fondamentale » et affirmant que cette décision a été prise « sans délibérations ni preuves ».

Au Maroc, où TikTok compte déjà près de 12,5 millions d’utilisateurs, les appels à une régulation plus stricte se multiplient, alimentant les débats sur les risques pour la santé mentale et le comportement des utilisateurs.

Dans une récente initiative semblable, la députée du Parti Authenticité et Modernité (PAM), Hanane Atarguine, avait exprimé son souci concernant les mesures gouvernementales visant à protéger les mineurs des contenus jugés « inadaptés » et « néfastes » présents sur les plateformes de réseaux sociaux. Elle soulignait que sur plusieurs applications, des pratiques répréhensibles, telles que la mendicité et le harcèlement, échappent à tout contrôle réglementaire.

Dans une correspondance adressée à la ministre de la Transition numérique, la députée faisait observer que « de nombreux pays ont déjà pris des mesures restrictives, voire interdire l’accès à certains réseaux sociaux sur leur territoire pour limiter l’exposition des mineurs à ces contenus « .

Pour sa part, Nabil Dakhch, membre du groupe Haraki à la Chambre des représentants, avait, quant à lui, interpellé le ministre de la Culture et de la Jeunesse au sujet de l’utilisation répandue de TikTok et de ses impacts.