Socialnetlink Avec le développement de l’intelligence artificielle, la multiplication des réseaux sociaux, nous assistons à une fulgurante propagation des fausses informations. Dès lors, il est crucial de sensibiliser, orienter et former le publique. Le nouveau livre d’Oumar Watt, « La désinformation à l’ère numérique : entre vérités et illusions », se présente comme une lecture incontournable pour les acteurs de la presse, les universitaire et tout utilisateur d’internet. L’expert sénégalais, basé au Canada nous plonge dans une analyse exhaustive des dynamiques de la désinformation dans nos sociétés contemporaines.
L’auteur rappelle que la manipulation de l’information n’est pas une pratique nouvelle, mais qu’elle a été amplifiée par Internet. Comme il l’écrit : « Bien qu’Internet ait décuplé la manipulation de l’opinion publique au moyen de fausses informations, cette pratique est vieille comme le monde » (p. 19). Cependant, ce phénomène a pris une ampleur sans précédent avec l’émergence des réseaux sociaux et des plateformes numériques.
En analysant ces outils modernes, Watt souligne le rôle crucial des algorithmes dans la propagation des fausses nouvelles : « Les algorithmes de ces plateformes, en privilégiant les contenus hautement interactifs, sont des catalyseurs clés dans la propagation des fausses nouvelles » (p. 48-49). Cette course à l’interaction favorise la diffusion d’informations sensationnelles, au détriment des rectifications officielles qui peinent à capter l’attention du public : « Enfin, la structure même d’Internet crée une asymétrie fondamentale : les fausses informations sensationnelles se propagent bien plus rapidement qu’un rectificatif officiel, souvent considéré comme fade et peu captivant. » (p. 51-52).
L’ouvrage d’Oumar Watt ne se contente pas de dresser un tableau sombre de la situation. Il propose également des pistes concrètes pour contrer ce fléau moderne. L’auteur insiste notamment sur l’importance de l’éducation aux médias et à l’information (EMI) pour tous les citoyens, quel que soit leur âge : « L’importance de l’EMI ne se limite pas au contexte scolaire. Elle est tout aussi essentielle pour les adultes, contraints d’évaluer en permanence la fiabilité des informations auxquelles ils sont confrontés au quotidien » (p. 111). Selon lui, cette éducation doit être un pilier fondamental de la lutte contre la désinformation.
À travers des études de cas fouillées, Watt plonge le lecteur dans les coulisses de ces manipulations massives, décortiquant leurs mécanismes et soulignant les conséquences psychologiques et sociétales majeures. L’ouvrage montre comment la désinformation, loin d’être un simple phénomène médiatique, affecte en profondeur les démocraties, contribuant à une fragmentation de plus en plus inquiétante des débats publics.
Fort de son expérience dans le domaine des technologies de l’information au sein d’organismes gouvernementaux canadiens, Oumar Watt propose également des solutions concrètes telles que le renforcement du fact-checking, une régulation accrue des plateformes numériques, et la mise en œuvre de politiques pour encourager la transparence et la responsabilité.
« La désinformation à l’ère numérique : entre vérités et illusions » est bien plus qu’un simple livre. C’est un appel à l’action pour préserver nos démocraties face aux dangers croissants de la désinformation. Pour tous ceux qui s’intéressent à la protection de l’information et au maintien d’un débat public sain, cet ouvrage est essentiel.
