L’Union africaine a choisi 2024 comme année de l’éducation en Afrique, un prétexte pour interroger les moyens de stimuler la contribution du secteur universitaire africain au service du développement du continent. L’université panafricaine se veut le prototype d’institution en faveur d’un capital humain indispensable pour l’atteinte des objectifs de l’agenda 2063. L’éducation en Afrique peut contribuer à augmenter le PIB du continent d’environ 368,4 milliards de dollars d’ici 2043.
L’Union africaine a consacré 2024 année de l’éducation, un engagement qui exige une nouvelle réflexion et l’adoption rapide des technologies. Il s’agit surtout de relever le défi de l’adéquation entre la formation et l’emploi dans un contexte où de nombreux diplômés se retrouvent sans emploi et où des secteurs de la vie économique manquent de main d’œuvre qualifiée. Et en la matière l’Université panafricaine, pensée par les instances de l’UA en 2010, pour doter le continent d’une jeunesse compétente et répondant aux exigence des temps et de l’environnement socio-économique se veut le garant d’un secteur éducatif dynamique, levier de développement
“Pour avoir l’Afrique que nous voulons, l’Union africaine a décidé que l’université panafricaine soit un maillon phare; justement pour pouvoir implémenter un certains nombre de décisions des chefs d’Etats et de gouvernement qui vont nous mener à 2063. C’est pourquoi les cursus que nous avons dans les différents instituts, sont des cursus spéciaux, nous formons des élites.”
Jean Koulidiati, Recteur de l’Université panafricaine – Burkina Faso
Le rapport d’étape 2022 sur la mise en œuvre de l’Agenda 2063 de l’Union africaine (UA) indique que l’Afrique n’a atteint que 44 % de ses objectifs dans l’éducation. Malgré ces chiffres alarmants, plus de 30 000 Africains titulaires d’un diplôme de 3eme cycle universitaire vivraient en dehors du continent selon l’Unesco. De quoi interpeller sur la nécessité d’investir davantage qualitativement, quantitativement et financièrement dans l’éducation avec des curricula qui épousent les besoin d’une Afrique ambitieuse
“Quelles sont les politiques que nous mettons en place pour retenir les étudiants formés? Si l’étudiant africain est formé et bien formé sur le territoire africain par des africains pour résoudre des problématiques africaines, vous conviendrez avec moi que nombreux sont ceux qui resteront pour contribuer au développement du continent.”
Jean Koulidiati, Recteur de l’Université panafricaine – Burkina Faso
«Construire des systèmes éducatifs résilients pour un accès accru à un apprentissage inclusif, qualitatif, tout au long de la vie et pertinent pour l’Afrique » c’est le thème qui a guidé la tenu des travaux des Journées de l’éducation de l’Université panafricaine du 30 au 31 juillet 2024 au Palais des congrès de Yaoundé au Cameroun. Un moment qui a mis en valeur l’éducation et la formation comme principaux moteurs du développement du continent africain et de l’atteinte des objectifs de l’agenda 2063 de l’Union Africaine.
“Nous avons parlé en général des enjeux de l’éducation en Afrique puisque cette année est l’année de l’éducation en Afrique, mais nous avons aussi touché du doigt, les défis auxquels est exposé l’Afrique et les moyens pour relever ces défis. Nous avons des infrastructures pas convenables, un déficit d’enseignants, un déficit de qualification d’enseignants qui existe, un déficit budgétaire etc.”
Mohamed Belhocine, Commissaire de l’UA à l’Education, les sciences et l’innovation – Algérie
Selon une étude de l’Institut d’études de sécurité, l’amélioration de l’éducation en Afrique pourrait réduire le nombre de pauvres d’environ 47 millions d’ici 2043 et augmenter de 4,3 % le PIB du continent soit d’environ 368,4 milliards de dollars US, avec une hausse d’environ 240 dollars US du PIB par habitant.