mardi, décembre 24, 2024

Dysfonctionnements à la DGPU : Un audit de la cour des comptes révèle des manquements graves

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Le rapport définitif de la Cour des Comptes sur la Délégation Générale à la Promotion des Pôles Urbains de Diamniadio et du Lac Rose (DGPU) met en lumière plusieurs irrégularités administratives et financières sous la gestion d’Abdoulaye Sylla. L’un des points saillants du rapport est la prétention de Sylla d’être protégé par le Président de la République et le Premier Ministre, ce qui aurait influencé sa gestion et ses décisions.

 

Contexte et Administration
Le rapport commence par décrire l’organisation administrative de la DGPU, créée par le décret n° 2014-23 du 9 janvier 2014. La DGPU est dirigée par un Conseil d’Orientation et un Délégué Général, qui sont responsables de la supervision, du suivi et du contrôle des actions de la DGPU. Le Conseil d’Orientation approuve le budget, le rapport de performance, les états financiers, et d’autres documents essentiels. Le Délégué Général, nommé par décret, exécute les délibérations du Conseil et prépare le budget, qu’il soumet au Président de la République et au Ministre des Finances et du Budget​(Rapport-définitif-DGPU…)​.

Irrégularités Relevées
Application d’un organigramme et d’une grille de rémunération non validés :
Le rapport souligne que l’organigramme et la grille de rémunération, bien qu’approuvés par le Conseil en 2018 et 2019, n’ont jamais été validés par un arrêté du Président de la République. Cette situation constitue une dérogation à la réglementation, entraînant une application non autorisée de ces documents par le Délégué Général​(Rapport-définitif-DGPU…)​.

Affectation dans des services sans postes définis :
De nombreux agents de la DGPU ont été affectés à des postes sans fiches de poste définies, ce qui a conduit à une absence d’objectifs clairs pour ces agents. Cela inclut Abdoulaye Sylla, qui était Conseiller technique sans tâches formellement définies​(Rapport-définitif-DGPU…)​.

Absence de communication et de partage d’informations :
Le rapport critique également l’absence de communication et de réunions régulières de coordination au sein de la DGPU. Entre 2020 et 2021, seulement quatre réunions ont eu lieu, perturbant la collaboration et le partage d’informations essentielles pour le bon fonctionnement de la DGPU​(Rapport-définitif-DGPU…)​.

Prétention de Protection par le Président et le Premier Ministre
Le rapport mentionne qu’Abdoulaye Sylla aurait affirmé être protégé par le Président de la République et le Premier Ministre. Cette prétention aurait influencé ses décisions et sa gestion, contribuant à un climat de favoritisme et de manque de transparence au sein de la DGPU. La Cour des Comptes n’a pas explicitement confirmé cette protection, mais a noté l’impact négatif de telles allégations sur la gouvernance de la DGPU.

Recommandations
La Cour des Comptes a formulé plusieurs recommandations pour améliorer la gestion de la DGPU, notamment :

– Proposer des projets d’arrêté fixant l’organigramme et la grille de rémunération du personnel au Président de la République.
– Affecter les agents à des postes prévus par l’organigramme avec des tâches définies répondant aux besoins de la DGPU.
– Élaborer un plan de communication et tenir des réunions de coordination régulières pour améliorer la collaboration au sein de la DGPU​(Rapport-définitif-DGPU…)​.

Le rapport de la Cour des Comptes révèle des manquements significatifs dans la gestion de la DGPU sous Abdoulaye Sylla, notamment en matière de transparence et de conformité réglementaire. Les allégations de protection par le Président et le Premier Ministre ajoutent une dimension préoccupante à ces irrégularités, soulignant la nécessité de réformes pour garantir une gouvernance efficace et transparente.

RAPPORT DEFINITIF

Entre 2017 et 2020, la Délégation Générale à la Promotion des Pôles Urbains (DGPU) a connu d’importants problèmes de gouvernance et d’efficience. Selon le rapport d’audit de la Cour des Comptes, 60% des projets n’ont pas été réalisés dans les délais prévus, et les dépenses de fonctionnement ont augmenté de 45% sur la période auditée. L’absence de mobilisation efficace des ressources financières a conduit à un taux d’exécution budgétaire de seulement 30%, mettant en péril l’aménagement des pôles urbains de Diamniadio et du Lac Rose.

Développement

L’audit de la Cour des Comptes sur la DGPU pour la période 2017-2020 met en lumière des défaillances significatives dans la gouvernance et l’exécution des missions de cette structure clé, chargée du développement des pôles urbains de Diamniadio et du Lac Rose. L’inefficacité de son Conseil d’Orientation, dont le mandat était arrivé à expiration, est l’un des principaux facteurs ayant contribué à ces manquements. Ce conseil, qui devait superviser les activités de la DGPU, a été rendu dysfonctionnel, laissant un vide dans la gestion stratégique de l’organisation.

La gestion des ressources humaines est également pointée du doigt. L’application d’un organigramme et d’une grille de rémunération non validés a provoqué une confusion dans les affectations de personnel, et l’absence d’un audit interne efficace a laissé ces dysfonctionnements sans correction pendant une longue période.

Sur le plan financier, la DGPU a fait face à des défis majeurs. L’incapacité à mobiliser les ressources financières nécessaires a sérieusement impacté l’exécution des projets. Selon l’audit, les retards dans l’approbation des budgets et la difficulté à obtenir des subventions de l’État ont conduit à une exécution budgétaire très faible. En conséquence, seulement 30% des crédits d’investissement ont été utilisés, tandis que les dépenses de fonctionnement ont, quant à elles, augmenté de 45%, ce qui n’est pas en adéquation avec les objectifs de performance de la DGPU.

Concernant les réalisations concrètes, l’audit note que près de 60% des projets de voiries et réseaux divers (VRD) n’ont pas été réalisés dans les délais. Les infrastructures essentielles, comme les systèmes de drainage des eaux pluviales et les services sociaux de base, ont subi des retards importants, compromettant ainsi l’aménagement des zones urbaines.

Le rapport de la Cour des Comptes est accablant pour la DGPU, révélant un ensemble de problèmes qui nécessitent des réformes urgentes. Pour remédier à ces dysfonctionnements, la Cour recommande une révision complète du cadre de gouvernance de la DGPU, en commençant par la réactivation du Conseil d’Orientation et la mise en place d’une gestion plus transparente des ressources humaines et financières.

Il est également essentiel de renforcer la planification et le suivi des projets pour éviter les retards et les dépassements de coûts. La mobilisation des ressources, tant internes qu’externes, doit être améliorée pour garantir que les pôles urbains de Diamniadio et du Lac Rose puissent atteindre les objectifs fixés par le gouvernement.

En somme, pour que la DGPU puisse jouer pleinement son rôle dans le développement des pôles urbains, elle doit surmonter les défis mis en évidence par cet audit et mettre en œuvre les recommandations formulées, sous peine de voir ses missions compromises à long terme.