Ashley AKOMAH Le Sénégal, comme de nombreux pays, est confronté à des défis environnementaux majeurs tels que la désertification, la pollution et la gestion des ressources naturelles.
Face à ces enjeux, l’intégration de l’éducation au développement durable (EDD) dans le cursus scolaire
s’impose comme une nécessité pour sensibiliser les jeunes générations et les préparer à devenir des acteurs responsables du changement. Le développement durable repose sur trois piliers fondamentaux : l’économie, l’environnement et le social. Il vise à répondre aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs. Au Sénégal, nous devons faire de l’éducation au développement durable un outil crucial pour instaurer une conscience écologique dès le plus jeune âge. A cette fin, plusieurs approches pédagogiques sont possibles et je souhaite ici en souligner trois qui me semblent essentielles.
Tout d’abord, la mise en place d’un curriculum vert ambitieux. Il s’agit d’enrichir les programmes scolaires avec des contenus liés au développement durable dès le CP, en commençant avec des aspects très pratiques et ludiques pour évoluer vers des compétences plus techniques du cycle moyen jusqu’à la terminale. Cela passe par l’intégration forte de l’EDD dans les programmes de philosophie, de Sciences de la Vie et de la Terre, de géographie et d’économie.
Par ailleurs, il sera important de permettre aux élèves de prendre part à des projets pratiques tels que des jardins scolaires, des initiatives de recyclage et des campagnes de nettoyage. Cette dimension pourrait être intégrée dans l’enseignement de citoyenneté active dont j’ai proposé la mise en place.
Enfin, la formation continue des enseignants sera essentielle pour les aider à intégrer les principes du développement durable dans leurs cours. Des ateliers pourraient aussi être organisés pour partager les meilleures pratiques et les innovations pédagogiques. Ces orientations pédagogiques supposent bien entendu un certain nombre de défis liés notamment au manque de ressources et à la sensibilisation variable. Il existe néanmoins des solutions pour faire face à ces défis. Cela passe par exemple par le renforcement des partenariats entre l’Éducation nationale et les ONG, le secteur privé et les institutions nationales et internationales pour mobiliser des ressources et partager des connaissances. L’ innovation pédagogique est quant à elle un puissant levier pour rendre l’EDD plus interactive et engageante en utilisant des technologies numériques. Enfin, l’implication communautaire permet d’engager les communautés locales dans des initiatives d’EDD pour renforcer la sensibilisation et l’adoption de pratiques durables au niveau local. L’intégration de l’éducation au développement durable dans notre cursus scolaire est donc
une démarche essentielle pour préparer les élèves à devenir des éco-citoyens.
Par Dr Laurent BONARDI
