mardi, juillet 16, 2024

Droits de tirage spéciaux : une solution inefficace pour la relance économique du Sénégal

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Le Consortium de Recherche Économique et Sociale (CRES) a organisé un atelier ce jeudi 11 juillet pour présenter les résultats de recherche sur les réallocations de Droits de Tirage Spéciaux (DTS) et le financement de la relance économique au Sénégal.

Selon l’étude, « Le financement par les droits de tirages spéciaux ne peut couvrir qu’une faible part des besoins de financement des pays africains », a déclaré le Pr Abdoulaye Diagne, chercheur sénégalais.

Au Sénégal, les nouveaux dirigeants cherchent des sources de financement alternatives pour redynamiser une économie affaiblie par divers chocs exogènes et endogènes. Les DTS, un mécanisme de financement proposé par le Fonds Monétaire International (FMI), offrent une solution partielle mais sont d’une efficacité limitée pour les pays africains, comme l’a expliqué le Pr Abdoulaye Diagne, directeur exécutif du CRES.

Créés en 1969 par le FMI, les DTS ne sont pas une monnaie mais un actif de réserve international. Ils sont alloués aux pays membres pour renforcer leurs réserves officielles et peuvent être échangés contre cinq devises : le dollar américain, l’euro, la livre sterling, le yuan chinois et le yen japonais. Les DTS permettent aux pays d’obtenir des devises sans augmenter leur dette.

Cependant, « plus l’économie d’un pays est forte, plus sa quote-part est élevée », favorisant ainsi les pays riches qui bénéficient le plus de ces allocations. En août 2021, le FMI a approuvé une allocation de 433 milliards de DTS, équivalant à 650 milliards de dollars. À cette occasion, neuf pays ont reçu 20 milliards de dollars, représentant 60 % des allocations totales destinées à l’Afrique, a précisé le Pr Diagne. Il a souligné que malgré les besoins élevés des pays africains, leurs quotes-parts sont souvent utilisées pour rembourser les dettes au FMI.

Les allocations limitées reçues par les pays africains sont insuffisantes pour couvrir leurs besoins de financement en matière de développement. Face à cette situation, des experts et décideurs africains préconisent un mécanisme de réallocation des DTS pour les pays les plus nécessiteux, afin de « financer le déficit budgétaire ».

« Les besoins en ressources pour la gestion de ces chocs ont entraîné une augmentation rapide de l’endettement et du déficit public, limitant ainsi la capacité du Sénégal à mobiliser des ressources pour ses politiques de développement », indiquent les experts du CRES.

En outre, le nouveau mécanisme de réallocation des DTS, nommé Fonds Fiduciaire pour la Résilience et la Durabilité (RST), vise à aider les pays vulnérables à relever les défis structurels à long terme, notamment ceux liés aux changements climatiques. « Le Sénégal a exprimé son intérêt pour accéder aux RST, bien que cela soit soumis à de strictes conditions telles que le respect de l’environnement », a conclu Abdoulaye Diagne.