samedi, novembre 2, 2024

Nettoyer les écuries d’Augias d’une presse qui reste debout…

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Dans une tribune intitulée « La nécessité de restaurer les lettres de noblesse du journalisme« , notre cadet Ibrahima Lissa Faye, journaliste perspicace et engagé, a senti la nécessité de sensibiliser le nouveau Chef de l’Etat sur la « crise » de ce segment vital de notre démocratie.
Je voudrais apporter ma modeste contribution pour nourrir la réflexion afin de contribuer à la recherche de solutions durables pour un secteur aussi stratégique.

D’abord une préoccupation. Pourquoi aller se livrer pieds et poings joints au Chef de l’Etat ?
De prime abord, il n’appartient pas au Président Bassirou Diomaye Faye de régler les problèmes de la presse même si nous sommes dans le contexte d’un pays africain, pauvre et endetté de surcroît.
L’autorité pourrait au mieux procéder à une hausse de l’aide annuelle à la presse, éponger la dette fiscale comme l’a déjà fait son prédécesseur et surtout donner des instructions pour des mesures incitatives liées à la facilitation de l’accès aux facteurs de production des médias ( papier, matériel d’imprimerie, électricité…).
Mais les professionnels de l’information doivent être les premiers garants de la vitalité et de la pérennité de ce noble métier. Les autres intervenants ne pourraient venir qu’en appoint, malgré leur politique volontariste et leur apport matériel et moral.

L’auteur de la tribune écrit par ailleurs : »De 2015 à 2024, il y avait une chape de plomb sur les médias… »
C’est discutable ! Combien de soi-disant grands groupes de presse travaillaient sous la coupe du Palais présidentiel ?
Combien parmi bon nombre de ces plumes aiguisées ne cachaient même pas cette ligne éditoriale assumée.
Autrement dit, cette presse divisée et fortement segmentée n’était pas si « malheureuse » sous Macky Sall.

Néanmoins, cette lettre ouverte d’Ibrahima Lissa Faye reste une bonne base de travail dans l’optique de mesures fortes pour secourir une presse nationale à l’agonie et qui a besoin urgemment d’un véritable remède de cheval pour galoper vers les cimes du progrès collectif.

 

Mamadou Lamine DIATTA
Spécialiste en communication Corporate et Intelligence économique