lundi, novembre 18, 2024

Parcours de Sidiki Kaba : avocat, défenseur des Droits de l’Homme et homme d’État

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Né le 21 août 1950 Sidiki Kaba a fait ses études primaires dans sa ville natale, Tambacounda, avant de poursuivre ses études secondaires, comme la plupart des jeunes de cette contrée à l’époque, au Lycée Van Vollennoven, actuel Lycée Lamine Guèye de Dakar où il obtient son baccalauréat en 1972.

Jeune bachelier, Sidika Kaba entame des études universitaires à Abidjan et à Dakar. Ses humanités dans ces deux universités africaines sont sanctionnées par l’obtention de licences en Droit, en Philosophie et en Lettres modernes, mais aussi par une maîtrise en Droits des affaires. Le barreau de Dakar s’ouvre alors à Me Sidiki Kaba qui poursuit en même temps ses études supérieures tout en enseignant le français au Lycée Aké Loba d’Abidjan de 1975 à 1978. De 1985 à 2000, il siège au Conseil de l’Ordre.

Me Sidiki Kaba s’est consacré, très tôt, à la défense et à l’illustration des droits de l’Homme aussi bien au Sénégal que sur le continent africain en général. En 1981 déjà, il intègre la section sénégalaise d’Amnesty International avant de rejoindre l’Organisation Nationale de Défense des Droits de l’Homme (ONDH). Il en assurera d’abord la vice-présidence de 1987 à 1995 et ensuite la présidence jusqu’en 2000.

Il est membre fondateur et dirigeant de plusieurs ONG africaines  :

  • l’Union des avocats en 1982,

  • l’Union interafricaine des droits de l’Homme (UIDH) en 1992,

  • le Centre africain pour les études des droits de l’Homme et la Démocratie (ACDHRS) en 1995,

  • le Centre africain pour la Prévention des conflits (CAPREC) en 1995…

Il s’est illustré dans la défense de la liberté de la presse, des droits des femmes, des droits politiques, de la lutte contre l’impunité, la peine de mort… Il a apporté une assistance juridique et judiciaire à des journalistes, opposants, syndicalistes et défenseurs des droits de l’homme poursuivis tant devant les cours et tribunaux nationaux que devant les instances régionales et internationales de protection des droits de l’Homme (Commission africaine des droits de l’Homme ; Commission des droits de l’Homme de l’Onu…).

Il a assisté l’ancien premier ministre ivoirien Alassane Ouattara et l’ancien Premier ministre sénégalais Idrissa Seck (2005), les victimes tchadiennes de torture contre l’ancien président Hisséne Habré (2000) ; les défenseurs et opposants burkinabé dans l’affaire Norbert Zongo, journaliste assassiné (1998) ; le leader de l’opposition guinéenne Alpha Condé (1998) ; l’ancien opposant ivoirien Laurent Gbagbo actuel président de la Côte d’Ivoire (1992)…

Un domaine d’expérience qui s’est élargi avec de nombreuses activités:

  • Sidika Kaba est élu président de la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme, à l’age de 51 ans à l’issue du 34e congrés, en janvier 2001. Première organisation internationale de défense des droits de l’Homme au monde créée en 1922 à Paris, la FIDH regroupe aujourd’hui 141 ONG dans plus de 100 pays ;

  • Enquêteur dans des missions sur les disparus au Maroc (El Ayoum en 1999) et en Algérie en 2005 ;

  • Observateur de la Cij et de l’Onu dans plusieurs élections à Madagascar, Guinée Conakry, Gabon, Guinée-Bissau, Côte d’Ivoire… etc ;

  • Formateur des défenseurs dans le cadre des séminaires de formation de la FIDH et du Forum africain des ONG à Banjul, Bangui, Lima, Managua, Dakar, Budapest, Niamey, Ouagadougou …etc ;

  • Facilitateur dans les conflits notamment dans celui de la Casamance où il a organisé avec l’Etat du Sénégal le MFDC et la FIDH la journée nationale des femmes pour la paix en Casamance en 1996 ;

  • Enseignant dans des écoles professionnelles militaires, les lycées et universités à Dakar, Paris, Bangui ;

  • Consultant de l’ONG Tostan dans le cadre du programme « villages défenseurs des droits de l’Homme » avec l’UNICEF ;

  • Initiateur du programme d’éducation populaire « les droits de l’Homme à la case » dans les régions et départements au Sénégal ;

  • Consultant du Pnud pour l’évaluation et la réhabilitation du système judiciaire du Rwanda, assistance pour la création d’un barreau ainsi que pour la refonte des textes et harmonisation de la législation à la norme internationale avec une équipe d’experts de l’USAID, de l’ACCI, (projet Norwa/94/008) en 1994 ;

  • Consultant du gourvernement malien en 1994 pour l’élaboration et la miseen place de l’espace d’interpellation démocratique (EID).

Il a participé, et participe toujours activement à plusieurs campagnes internationales :

  • Contre la Peine de mort ;

  • Pour la création et la ratification du statut de la Cour pénale internationale (CPI) en 1998, et de son entrée en vigueur en 2002 ;

  • Pour la création de la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples (CADHP) dont le Protocole additionnel à la charte africaine des droits de l’Homme et des peuples est entré en vigueur en 2005 ;

  • Contre l’excision et les violences faites aux femmes, qui a notamment abouti en 1999 au Sénégal à la criminalisation de ces pratiques.

Il a enfin participé aux forums sociaux mondiaux et régionaux de Porto Alegre, Mumbaï, Paris, Genève, Bamako.

Une intense activité qui lui a valu l’obtention de distinctions honorifiques:

  • Citoyen d’honneur de la ville de Quito (Equateur) en 2004

  • Lauréat du Sédar Action Civile 2004 du journal Nouvel Horizon (sénégal)

  • Officier de la Légion d’honneur (France) en 2002.

  • Chevalier de l’Ordre national du lion (Sénégal) en 2001.

  • Lauréat du Prix pour la promotion de la culture de la Démocratie en Afrique, de l’Observatoire panafricain de la Démocratie (OPAD) en 2003 au Togo.

En tant qu’avocat, il défend régulièrement des militants et des personnalités politiques d’opposition, au Sénégal et dans d’autres pays d’Afrique francophone : Laurent Gbagbo, Simone Gbagbo et plus de 120 membres du Front populaire ivoirien, Alassane Ouattara en Côte d’Ivoire, Idrissa Seck, ancien premier ministre du Sénégal, Alpha Condé, chef de l’opposition en Guinée, Abdoulaye Wade et 200 militants du Parti démocratique sénégalais… Il défend également les victimes du dictateur tchadien Hissène Habré.

Engagé dans de nombreux combats de société, il lutte contre l’excision et les violences faites aux femmes, pour la liberté de la presse, pour l’abolition de la peine de mort ou encore contre la répression des homosexuels.

Il est nommé ministre de la Justice en 2013 dans le gouvernement d’Aminata Touré. Tête de liste lors des élections législatives de 2017, il remporte plus de 55 % des suffrages. Il est nommé ministre des Affaires étrangères en . À ce titre, il se rend en Israël en , un an après que le Sénégal a approuvé une résolution de l’ONU condamnant la colonisation des territoires occupés par Israël.

Sidiki Kaba était ministre de l’Intérieur, sous le gouvernement d’Amadou, jusqu’à la date du 06 mars 2024 où il est nommé premier ministre du Sénégal par le président Macky Sall.

Publications

  • Défendre la Déclaration Universelle des droits de l’Homme (1998).

  • Les Droits de l’Homme au Sénégal (1997)

  • Les Droits de l’Homme en Afrique à l’aube du XXIe siècle (1966).

  • Participation à deux ouvrages collectifs :

  • Mitterand et l’Afrique (1999);

  • L’Observatoire nationale des élections (ONEL) 1997;