Mamadou Bara Samb est un produit de l’école franco-arabe. Diplomé de l’université Al Azhar du Caire., il est, aujourd’hui, un entrepreneur et un consultant international accrédité Cisco et Huawei. Au Sénégal, le système éducatif n’a pas su créer beaucoup de débouchés pour les jeunes arabophones mais Mamadou Bara Samb a su se frayer un chemin grâce à la magie des certifications en informatique. Nous allons vous partage le récit de son parcours.
Il est le fruit de l d’un enseignement arabo-islamique qu’il aintégré à l’âge de 6 ans. Feu son grand-père, Imam Mouhamadou Sakhir Gaye de Yeumbeul (1925-2001) a fondé en 1953 la toute première école arabo-islamique du département de Pikine. En effet à son retour du Maroc en 1969, il avait initié la modernisation de son institut en intégrant des disciplines scientifiques dans son programme d’éducation. A un moment donné, il avait a été tenté par l’introduction de la formation professionnelle dans le cursus.
Mon grand-père, Imam Sakhir Gaye (1925-2001) à son école fondée en 1953 à Yeumbeul.
Au Sénégal, jusque dans les années 2000, il n’existait qu’un seul lycée public franco-arabe (le lycée Cheikh Fadilou Mbacké de point E). L’État subventionne les écoles privées franco-arabe mais ne reconnaît pas leurs diplômes. Alors, une fois sortis de l’école arabe trois possibilités s’offraient aux jeunes diplômés :
1- Abandonner les études ne trouvant aucune université publique ou une école de formation pouvant les intégrer .
2- s’aventurer dans les pays arabes pour une formation qui aboutit à un diplôme non reconnu une fois de retour au pays. Ils finissent encore par abandonner leurs rêves après tant d’années de sacrifices.
3- A défaut d’être admis à l’école normale pour devenir enseignant (très faible taux de réussite), ouvrir une école dans leur quartier et dupliquer le même système actuel avec les mêmes résultats.
Étant parmi ces « privilégiés » qui ont pu accéder à une bourse pour aller au Caire en Octobre 2000, j’avais déjà nourri le rêve d’intégrer le marché de l’emploi « standard » dès mon retour au bercail.
Mes parents étaient fiers d’apprendre que leur fils était diplômé de la prestigieuse université Al Azhar du Caire (faculté de commerce option: Management des affaires), mais en savaient peu sur les certifications que j’ai pu passer dans le domaine de la maintenance et des réseaux informatiques (Microsoft, Cisco, etc.) Cela a été possible grâce au système d’enseignement libre et modulaire qu’offrent les centres de formation au Caire.
Nous sommes en 2001, visite aux pyramides de Giza. Je suis 5ème à partir de la Gauche.
J’ai eu ma première certification internationale en 2006 (Microsoft Certified Professional). Cette certification avec le DALF (Diplôme d’Aptitude en Langue Française) que j’avais obtenue à l’Institut Français du Caire m’avait ouvert lors de mes vacances 2007 les portes de la Sénélec pour un stage de deux mois au sein de l’équipe informatique de l’Agence de Guédiawaye (avec Monsieur Idrissa Dieye comme maître de stage) et celle du Siège Social de la Rue Vincent.
Sous l’aile protectrice du responsable réseaux Monsieur Mbaye, j’ai découvert la technologie Cisco et le simulateur Boson Netsim par le biais d’une autre stagiaire du nom de Faty Ka.
Cette expérience de la SENELEC m’a ouvert les yeux par rapport au vrai potentiel des certifications pour ma future insertion professionnelle.
Une fois rentré en Egypte, je tente de m’inscrire à la formation Cisco à l’Académie NTA, qui était affiliée au Ministère des Télécommunications. Malheureusement ma tentative a buté sur un refus catégorique, avec comme prétexte que cette formation était réservée aux pensionnaires des facultés scientifiques. Nous étions fin 2007.
Un an après, en 2008, j’obtiens mon CCNA (une certification de référence, niveau associé, proposée par Cisco) avec un score de 1000 points sur 1000 à l’académie IT GATE du Caire. La même année, mon formateur Bahaa El Dine Mahmoud, me propose un poste de formateur au même centre. Ironie du sort la séance d’accréditation devait se faire à NTA (la même académie qui m’avait refusé comme étudiant). J’obtiens avec brio mon CCAI (Cisco Certified Academy Instructor). Le facilitateur de NTA me taquina en ces termes: “Pourquoi jouer avec une équipe de deuxième division (il faisait allusion à IT Gate qui était une académie locale) et laisser les champions de la Ligue1 (il faisait allusion à NTA qui était l’académie régionale)”. J’avais juste réagi avec un sourire ayant le mauvais souvenir qui me liait à l’académie régionale Cette expérience fut ma toute première victoire.
Être un formateur sénégalais qui parlait à peine la Ammiya, la langue dialectique de l’Egypte, n’était pas chose aisée. Je me souviendrai toujours du jour où mes stagiaires , autour d’un café, m’ont fait cet aveu: “ Tu sais Mister Mamadou, le premier jour quand nous sommes tombés sur toi, nous sommes allés nous plaindre auprès de l’administration et leur demander de nous changer de formateur. Leur réponse était: Assistez au moins à la première séance. Une fois la séance achevée on était agréablement surpris par le niveau de maîtrise du sujet”. Avec le temps, nous sommes devenus Mansour SARR et moi-même les formateurs favoris du centre de formation IT Gate. Mansour, est également un jeune sénégalais arabophone, devenu l’un des plus célèbres formateurs Cisco de tout l’Egypte.
Avec IT Gate, nous avons participé, Mansour et moi, à la formation de centaines de professionnels égyptiens et futurs ingénieurs dans la technologie Cisco.
En 2010, j’obtiens mon CCNP Routing and Switching (un certificat de niveau professionnel) et j’intègre Global Knowledge Europe Middle East and Africa), comme Consultant/Formateur et je décroche mon CCSI (Cisco Certified System Instructor). J’intervenais entre Dubaï et le Caire formant en Arabe et en Anglais les professionnels à Cisco. Sans prétention aucune, j’étais une ressource intéressante pour Global Knowledge EMEA qui voulait explorer le marché africain francophone, étant l’un des rares formateurs qui pouvaient dispenser les sessions de formation Cisco en trois langues (Arabe, Anglais et Français). Malgré le refus de mon N+1, qui voulait me garder à tout prix, j’ai choisi derentrer à Dakar en 2011.
Entre 2011 et 2016 j’ai négocié un partenariat libre en tant que formateur certifié Cisco avec Global Knowledge France et d’autres structures locales à l’image de Sesam Informatics et oo2 Formation. J’ai eu à animer beaucoup de séminaires à Dakar, Bamako, Ouagadougou, Abidjan, Brazzaville entre autres, pour des ingénieurs de la Sonatel, Expresso, Tigo, BCEAO, La Poste, ARTP, Orange Mali, ONEA, Sonabel, Bolloré, CFAO Technologies, ARPCE ou encore des organisations publiques comme le ministère des finances du Congo Brazaville, …
En 2017, je me suis lancé le challenge de mettre en place, 3C (Certification Coaching Center), un centre de formation professionnelle continue, de certification et de reconversion sur les métiers du numérique .
A travers les 3C notre mission est :
- Contribuer à l’employabilité des talents africains et leur respectabilité sur le marché international
- Aider les organisations et individus à mettre à niveau leurs compétences et les valider à travers des programmes de certification reconnue à l’International.
- Réhausser le niveau de spécialisation des auditeurs à travers des ateliers thématiques et pratiques.
- Aider les analphabètes dans le domaine du numérique mais surtout les jeunes déscolarisés à obtenir une reconversion réussie dans le numérique.
- Stimuler la volonté de réussir chez les jeunes avec des sessions de développement personnel.
Par la grâce de Dieu, nous avons pu traverser la période d’existence des cinq années pour une entreprise. 3C est devenu:
- Le 1er Cabinet accrédité ICDL (International Certificate of Digital Literacy) au Sénégal, une norme mondiale adoptée par plus de 100 pays pour la certification des compétences numériques.
- le 1er Cabinet à être accrédité Digital Marketing Institute en Afrique Francophone.
- Un Cabinet accrédité Pearson VUE, le leader mondial pour le passage des certifications Informatiques.
- Un Cabinet disposant d’une académie Cisco, leader mondial en Réseau Informatique.
- Un Cabinet accrédité Python Institute.
- Un opérateur de formation accrédité par le 3FPT et l’ONFP.
Avec l’équipe 3C, nous propulsons nos talents africains à une reconnaissance planétaire. Nous avons eu des réalisations qui m’ont rendu fier. Je peux en citer:
- Le fait d’avoir survécu à la faucheuse des PMEs qu’était le COVID19.
- Notre participation à la certification de jeunes talents africains avec beaucoups de facilité de paiement
- ma participation à la rédaction des référentiels de formation pour le programme du BTS en Marketing Digital du Ministère de la formation professionnelle mais également ceux des métiers numériques de l’ONFP.
- L’animation des cours de réseaux dans les écoles supérieures tels que l’ISEP de Diamniadio, IAM et Colombe Academy of Technology.
- Notre participation à la mission de Benchmarking au Rwanda pour l’implémentation d’un projet d’audit et de certification des compétences numériques des agents de l’administration sénégalaise. Un projet que 3C a initié auprès de l’ONFP comme partenaire institutionnel et également l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar.
- Le programme la Tablette Numérique au Service de la Tablette Coranique, que 3C a initié auprès de l’Institut Ahmed Sakhir Lo de Boune, spécialisé dans la mémorisation du Saint Coran et l’enseignement des sciences religieuses . Celui-ci est devenu avec la contribution de 3C le tout premier institut coranique accrédité ICDL en Afrique Francophone. Aujourd’hui ses 2000 pensionnaires ont désormais accès à la certification ICDL.
Ceci n’est que le début du commencement, car notre ambition est de devenir la toute première académie d’Afrique de l’Ouest pour la certification et la reconversion dans les métiers du numérique.
Nous cherchons des partenaires pouvant nous ccompagner dans nos projets. je pourrais citer à titre d’exemples:
- l’alphabétisation et l’acculturation massive pour le numérique
- la mise en place d’une école inclusive et de reconversion en partenariat avec la municipalité de Yeumbeul SUD
- l’acculturation et la formation des pensionnaires des Daaras et écoles arabophones dans les métiers du numérique, rendant justice ainsi à une partie de la population laissée en rade par le système malgré les efforts fournis par l’État. Un projet que nous avons entamé avec Simplon Sénégal.
Mon engagement pour la cause de la formation ne m’a pas empêché de m’engager sur les questions communautaires. Par la grâce de Dieu, j’ai la chance d’être un membre du comité scientifique de la Communauté Layène. Je m’essaye également à la poésie Soufie et au Slam spirituel. Mon rêve c’est d’installer partout au Sénégal des clubs spirituels pour doter les jeunes de ce qu’il faut pour faire face aux défis de l’Heure. Ma conviction est qu’à l’ére de l’IA, du Blockchain, de la Robotique et du Métaverse, la spiritualité reste l’unique rempart pour calmer l’ardeur des esprits malveillants très imprégnés dans les technologies émergentes aussi civilisatrices que destructrices.
Par la bénédiction du Tout-Puissant, j’ai pu résister et échapper aux imperfections d’un système qui m’a choisi à l’âge de 6 ans. Je suis loin d’être un superman, car d’autres jeunes arabophones de ma génération ont su se battre pour devenir des informaticiens, ingénieurs, agronomes, médecins, etc… l’enseignement formel ou informel (pour une petite minorité) et l’abandon (pour la plupart) restent le sort de la grande communauté des jeunes que le système arabophone a choisis. Ils sont devenus des immigrés à l’étranger, des vendeurs à Sandaga, des Oustazs de quartier ou de luxe ou tout simplement des chômeurs qui subissent les imperfections d’un système éducatif archaïque et peu inclusif. Une chose est sûre, le Sénégal doit, sans délai, engager la réflexion autour de la fusion de ses systèmes éducatifs tout en intergrant très tôt les compétences numériques.
Aujourd’hui, 3C forme des professionnels et étudiants, à l’échelle nationale et sous-régionale, dans les programmes numériques certifiants et qualifiants en Bureautique, Administration des réseaux et systèmes, Marketing digital, Développement web, Virtualisation, Cybersécurité, Cloud, Management des SI, etc. Notre expertise peut à coup sûr venir en aide à ces centaines de milliers de jeunes NEET (Not in Education, Employment or Training: Jeunes hors circuits éducatifs, de l’emploi ou de la formation).
Croyant à la démocratisation de la formation et à l’égalité des chances, nous avons les solutions pour aider ces jeunes déscolarisés à reprendre le train en marche dans un continent en pleine transformation digitale.
D’un combat long et d’un travail laborieux de longues années est donc né 3C., ’Avec un idéal fort, il compte vivre et exceller. Que la volonté de réussir soit le seul pré-requis pour embarquer les jeunes dans une dynamique d’excellence et de performance. Qu’ils ne soient pas poussés à l’abandon en se sentant laissés à leur sort. Qu’on leur donne le choix d’être outillés pour choisir mieux que l’immigration clandestine, la frustration de pratiquer une activité qui ne les passionne pas, ou même dans des cas extrêmes, le camp du Diable.
Ceci est mon idéal et mon combat de vie. Je suis Mamadou Bara Samb, certains m’appellent Oustaz, d’autres m’appellent tout simplement Coach, mais je reste un simple citoyen du monde pour qui le rêve est primordial, le travail fondamental et la justice non négociable. Je veux aider à rendre ce monde meilleur et m’y consacre.
Mamadou Bara Samb
Consultant TIC | Formateur Cisco & Huawei
Fondateur et CEO de Certification Coaching Center
Poète et Sufislammeur et Membre du Comité Scientifique Layene
+221 77 254 60 49 / bara@coaching-center.ne