En cette journée du 07 février 2024, le Sénégal se retrouve à un tournant historique et inquiétant de son évolution démocratique. Après avoir imposé une coupure de l’accès à l’internet mobile durant 48 heures, le gouvernement sénégalais a levé cette restriction, une manœuvre orchestrée pour faire adopter de force une modification constitutionnelle contestée.
Ce geste audacieux révèle avec acuité comment le pouvoir, ainsi que certains diffuseurs de fake-news, se livrent à une lutte acharnée pour capter l’attention de la population, manipulant nos espoirs et nos peurs à des fins politiques.
En 2024, l’internet s’impose comme un vecteur puissant, influençant directement nos motivations, nos décisions, nos humeurs, nos mouvements, et bien plus encore. Les récents événements au Sénégal illustrent parfaitement la prégnance de cette influence.
Nous voici désormais face à une réalité sombre et alarmante : notre pays a franchi une nouvelle ligne rouge, érodant l’accès à une information libre et essentielle à notre sécurité et à celle de nos proches. Privés une nouvelle fois de cette liberté fondamentale, sommes-nous condamnés à abandonner tout espoir de résistance face à un régime qui semble avoir renoncé aux principes de la démocratie ?
Hier, le long de l’axe côtier de Diamalaye à Malika, une scène poignante se déployait : une plage grouillante de jeunes et d’adultes, venus chercher un répit dans l’exercice ou la brise marine, semblait se résigner face à cette nouvelle réalité. Privés d’internet mobile, et par là même de toute possibilité de mobilisation ou d’information, ils ont renoncé, non sans amertume ou indifférence, à défendre les acquis démocratiques bâtis au prix de longues luttes.
Ce tableau sombre est la preuve vivante d’une victoire sans gloire pour le pouvoir en place, qui, sans effusion de sang ni confrontation directe, a réussi à étouffer toute idée de contestation. Devons-nous vraiment saluer cette capacité à pacifier, par la privation et la répression, un peuple qui ne demande qu’à faire triompher la vérité, la dignité, et l’honneur ?
Alors que l’économie numérique reprend son souffle, que les transactions électroniques et les consultations médicales en ligne se normalisent, un constat demeure : le Sénégal que nous connaissions n’est plus. Cette rupture, marquée par un #internetBlackout de 48 heures, souligne une transformation profonde et irréversible de notre société.
Face à ce constat, la question demeure : accepterons-nous passivement cette réalité ou trouverons-nous le moyen de faire entendre notre voix, malgré les entraves et les intimidations ? La bataille pour la préservation de nos droits et libertés fondamentales est loin d’être terminée.